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Dolia incarne à lui seul la singularité de la démarche de Dominique, sa soif de liberté et son ancrage profond dans ce terroir sauvage et préservé des Alpilles. Celles et ceux qui y ont goûté ne voient plus les blancs de Provence de la même façon : sa complexité, sa puissance d’évocation, la sensation d’énergie qu’il dégage et la capacité de garde de ce vin n’ont que peu d’équivalent dans la région, sauf peut-être du côté de Trévallon…
Les œufs en béton dans lesquels le grand blanc du Domaine est vinifié puis élevé pendant plus d’un an ressemblent aux antiques Dolia, ces grandes jarres à vin, jadis en terre cuite. Mais après tout, malgré les progrès techniques et l’évolution des goûts, le vin n’est-il pas aussi une histoire de permanence ? La permanence d’un sol et d’un terroir, d’une harmonie de la plante avec son environnement, de la recherche d’un raisin sain, mûr et ensoleillé, d’une fermentation naturelle et tranquille, à l’abri de la lumière et du bruit…
C’est bien dans cette histoire millénaire, d’une nature que l’on aimerait parfois immuable, que Dominique Hauvette a discrètement mais résolument glissé ses pas. Guidée par son goût pour les grands blancs du Rhône, amples et racés, et ses intuitions aussi inspirées qu’inspirantes, elle décide d’assembler roussanne, marsanne et clairette, complantées voici près de 30 ans sur ces sols calcaires et caillouteux, au pied des Alpilles. Elle sait qu’ici ces cépages trouveront les conditions idoines pour se révéler pleinement et atteindre ce qu’elle recherche : une juste maturité, sans excès, d’autant que l’exposition des vignes, majoritairement au Nord, les soumet au Mistral et les protège des trop fortes chaleurs. Le millésime 2018, chaud et très ensoleillé, a pleinement profité de cette orientation qui a permis d’éviter toute sur-maturité. A la dégustation aujourd’hui, il offre d’ailleurs un profil étonnamment longiligne, frais et tonique, aux antipodes de l’image bien plus opulente que l’on a souvent de ce millésime.
C’est donc dans ces fameux œufs de béton que la cuvée fut ensuite vinifiée, le plus naturellement du monde, puis élevée pendant une bonne année, sans autre intervention que celle du temps qui passe… Vint ensuite le temps du repos, en bouteille, à la recherche du plus beau point d'harmonie. Pour ce millésime 2018, ce sera finalement près de 5 ans que le vin aura passé à se patiner tranquillement dans les caves de Dominique.
Bien sûr, après tout ce temps, ce Dolia nécessitera une bonne aération avant de commencer à livrer ses messages : un carafage de plusieurs heures nous paraît indispensable. C’est bien l’expression du terroir et du sol qui domine le premier nez, sur des notes de champignons frais, de pierre à fusil, de graines de sésame ou de tournesol torréfiées. Vient ensuite la menthe séchée, l’eucalyptus, des notes anisées évoquant bonbon de Flavigny et graine de fenouil. Des évocations de céréales battues, de farine de maïs ou de blé précèdent le citron jaune, la réglisse, la liqueur de mandarine Impériale et une gourmande touche de crêpe Suzette. Le fruit, d’abord discret, s’affirme progressivement sur des évocations de prunes marinées, de mirabelle un peu acidulée, de pomme Granny et de rhubarbe. A l’aération prolongée, la rose séchée, l’encens et une dimension poivrée s’élèvent du verre.
La bouche offre une structure longiligne et très dynamique, que l’on n’attendait pas forcément sur ce millésime 2018 parfois très riche. La chair svelte s’étire le long d’une trame épicée, aux amers salivants : on pense à la cardamome verte, à une déclinaison de poivres plutôt mentholés, Sichuan en tête, à la fraîcheur presqu’anesthésiante d’une menthe givrée. La rétro-olfaction ouvre de nouveaux horizons sur les fruits à noyau, l’ananas Victoria, la compote de rhubarbe, la fleur d’oranger et un miel de fleurs jaunes ou mauves. La finale, longue et vibratoire, pénètre au plus profond du corps et vous revitalise de longues minutes.
Ce Dolia 2018 ne cesse d’offrir de nouveaux visages : idéalement, on aurait envie de le déguster sur plusieurs jours et prolonger ainsi un voyage aussi singulier que fascinant. Bien sûr son potentiel de garde est encore très long : il atteint juste son premier palier de maturité. La Revue du Vin de France n’hésite d’ailleurs pas à écrire que « c’est à l’âge de quinze ans que les vins de Dominique Hauvette ont le plus de choses à nous raconter » …
Résolument tourné vers la table, on l’imagine fort bien avec une salade de fèves à l’orange et carottes tièdes au cumin, des saltimbocca alla Romana, un risotto aux cèpes, une lotte bardée rôtie, coco de Paimpol et sauce safranée, ou encore des ris de veau rôtis au caramel d’agrumes. Unique et indispensable dans toute bonne cave.
Date de disponibilité:
95/100
A propos du domaine : Dans son domaine situé sur le versant nord des Alpilles, la discrète Dominique Hauvette est une vigneronne de premier plan. Depuis son installation en 1988 sur les sols argilo-calcaires de Saint-Rémy-de-Provence, elle n’a eu de cesse d’élaborer de grands vins rouges et blancs. Exigeante dans ses choix de viticulture (biodynamie depuis 2003), de vinification (éraflage et infusion des baies) et d’élevage (cuve, foudre, fût, œuf en béton), elle respecte comme personne les origines des sols et l’authenticité de ses terroirs pour produire de magnifiques rouges. La sensibilité de la vigneronne s’exprime au travers de cuvées pleines de vie, racées, tout en relief à l’image de l’intense Cornaline (grenache, syrah et cabernet-sauvignon) et d’Améthyste (à dominante de cinsault, complété de carignan et de grenache), parfumée et d’une finesse remarquable. Pressés délicatement en grappes entières, les superbes blancs gras aux amers nobles détonnent dans un paysage provençal où la sous-maturité et les vins acidulés font la loi du marché. Une remontée dans l’histoire des vins du domaine nous confirme leur fine évolution dans le temps. C’est à l’âge de quinze ans que ces vins ont le plus de choses à nous raconter. Dominique Hauvette appartient à cette assemblée de vignerons rares qui ont inventé une autre voix : elle pose sur ses vins un style qui n’appartient qu’à elle, la part belle donnée à la fraîcheur.
Il s’ouvre sur une expression minérale poudrée et épicée, entre poivre vert, curcuma et safran. Sa dimension balsamique concentrée évoquant pomme de pin et huile de bergamote précède une expression voluptueuse du fruit, entre coulis d’abricot, gelée de coing et citron confit. La finale fraîche, juteuse et vibrante nous emmène loin.
Géraldine signe un vin stimulant et profond, empreint d’une fraîcheur chlorophyllienne et anisée, entre fleurs blanches, herbes hautes et fenouil. Juteux et tonique, il déploie un fruit plus vrai que nature, autour des fruits blancs, de la prune, du citron et de la mandarine, pénétrés d’une dimension saline et empyreumatique salivante. Belle réussite.
Parcellaire issue d'une vieille vigne de godello, La Claudina séduit par la fraîcheur qu'elle dégage autour des agrumes, des herbes fines entre aneth et coriandre, de notes de sorbets aux fruits blancs ou au fruit de la passion. La finale nous embarque sur une trame épicée stimulante, ave ses notes de roquette poivrée, de menthe et de piment...
Julie nous fait le plaisir de nous ouvrir la vinothèque familiale : une occasion unique de redécouvrir ce superbe Sauternes Les Justices 2005, à l'éclat et l'énergie parfaitement préservés. Entre notes camphrées et schisteuses rappelant de grands Rieslings botrytisés, fruits à noyau et agrumes confits, parfums de sous-bois, noix et épices, il régale.
Expressif, juteux et énergique, cet Irouléguy brille par sa complexité aromatique et sa profondeur. Fruits blancs compotés, ananas, mangue, huile de noisette, miel de fleurs jaunes, fleurs séchées nous jouent une partition sensuelle. L’expression du sol s’affirme à l’aération sur d’intenses notes épicées, doublées d’une touche citronnée. Irrésistible
Ce Bianco Gentile séduit par sa pureté et son charme raffiné. Délicat, il dévoile ses contours graciles évoquant poire et pêche blanche, fleur d’amandier et de citronnier, pin maritime et brise saline, agrumes toniques et douceur du lait d’amande, fruits à noyau et marmelade d’orange amère. Subtilement empyreumatique, il brillera sur des scampi fritti
Sur ce millésime 2022 précoce et solaire, Lisandru Leccia réussit un vin juteux et frais, d’une grande finesse aromatique et subtilement ancré dans son terroir : vibrant d’une trame délicatement épicée, imprégnée de roche et d'herbes aromatiques, il nous régale de l’éclat de son fruit, entre fruits blancs et agrumes subtils. Un régal
Issu de vignes trentenaires dominant la plaine de Macinaggio, ce vibrant vermentinu délivre une partition puissante et élégante. La proximité de la Mer Thyrrénienne, les sols de schistes et les vents marins sont pour beaucoup dans sa sophistication et sa complexité, mêlant sensualité fruitée, énergie chatoyante et élan salin. Un must insulaire !
Vif et croquant, il nous raconte son terroir avec franchise, énergie et gourmandise : pierre frottée, coquillages, amande, pomme de pin, citronnelle, chèvrefeuille, citron vert et écorce de pamplemousse, poire mûre et pomme Granny, ananas, fruit de la passion, quelques notes de poivre blanc, gingembre et vanille : un régal à un prix irrésistible
Parcouru d’une minéralité étincelante et vibratoire, aussi aérienne que profonde, animant le jus de ses ondes telluriques, L’Oca nous émerveille par sa grâce et sa fraîcheur. Il ouvre les portes d’un jardin qui s’éveille, par une lumineuse matinée de printemps. Distinction, énergie des agrumes et du kiwi, matière fuselée, allonge épicée : tout y est.
Ce Vino di Gio est un grand blanc inclassable, impressionnant d'envergure. Sa profondeur pulpeuse, sa classe naturelle organisée autour de sa volupté florale et d’une empreinte minérale complexe, la pureté de son fruit, l’énergie et la fraîcheur de ses parfums d’iode et d’agrumes, sa vibration épicée : tout est là pour en faire un must absolu.
Il séduit par sa minéralité fumée et son profil Méditerranéen et printanier. Très complexe dans son aromatique, il nous embarque dans un univers d’herbes de montagne et de garrigue, de fruits blancs, de grenade, de figue de barbarie, de citron et de melon d’eau, d’amande fraîche, d’orange amère et de noyau de fruits jaunes. Grand vin de gastronomie !
Eclatant de fraîcheur et de tension, l’Oca est fascinant. Cette vieille vigne de Macabeu sur schiste offre un jus vibrant et précis, gorgé de saveurs de fruits à noyau, de poire Guyot et de pomme. Sa palette aromatique, d’abord subtilement florale et anisée, est portée, par la suite, par l’énergie des agrumes. Un vin sensible et vivant.
Séveuse et expressive, cette roussanne intense, sensuelle et très aromatique est imprégnée du soleil du Luberon et de l’énergie épicée de ce terroir calcaire d'altitude. Un jus puissant, gorgé de saveurs fruitées et épicées aux accents orientaux, animé en permanence de l’empyreumatisme de la roche, avec ses accents poivrés et mentholés....
Ce parcellaire, à la complexité aromatique indépassable, nous embarque dans un tourbillon de parfums sensuels et stimulants. On balance entre la gourmandise des fruits jaunes gorgés de soleil, les confitures encore tièdes, des épices douces et réconfortantes et une fraîcheur omniprésente, une extraordinaire vitalité aux accents d’agrumes et...
« Grand Cru de Corse, régnant sans rival » selon Bettane et Desseauve, il brille d’une rare lumière intérieure. Sur ce terroir calcaire, cet assemblage de cépages insulaires offre un profil sensuel, complexe et subtilement empyreumatique, entre fruits blancs gorgés de suc, herbes fines mentholées ou anisées, marmelade aux agrumes et épices. Fascinant.
Cette Etincelle allumera, sans nul doute, tous vos sens. Concentré de gourmandise et d’énergie communicative, il ravira vos papilles. Aussi ample et riche, avec ses saveurs de fruits blancs, de fruits à noyau et de fleurs blanches que tendu et fringant, autour d’un cœur tonique d’agrumes et d’une empreinte calcaire dynamisante. Une réussite !
Ce vermentinu lumineux, à l’expression fruitée savoureuse déclinant fruits blancs, pêche, goyave et prune jaune, nous rappelle les couleurs chatoyantes de l’été. Notes florales et anisées, souffle mentholé et iodé, citron et orange, poivre blanc, gingembre et wasabi, on voyage dans un pays enchanteur. Un bol d’air et de bonheur.
Quintessence d’un patrimoine viticole unique, assemblant 6 cépages autochtones, ce vin d’une incroyable complexité offre un profil lumineux, à la fois sensuel, généreux mais animé d’une énergie acidulée et épicée qui fait chanter le fruit. Avec son toucher floconneux, sa mâche pulpeuse, ses accents miellés et floraux, il est fascinant.
Disons-le tout net : ce Diplomate d’Empire s’inscrit parmi le nec plus ultra des grands blancs de Méditerranée. Gourmand, dense et pourtant plein de vivacité, cet assemblage subtil et envoûtant de Vermentinu, Brustianu, Biancu Gentile, Genovese et Rossola Bianca contient ce que l’île a de plus excitant à offrir. Comme un chant polyphonique !
On aime ce moelleux élégant et lumineux, habité par l’expression empyreumatique et stimulante du sol. La douceur des fruits à noyau et des agrumes confits se marie avec d'innombrables épices regardant vers un Orient aux couleurs chatoyantes. Son bouquet sophistiqué, sa bouche profonde imprégnée de sol, sa persistance majuscule nous séduisent.