Niché entre la vallée du Rhône à l’ouest, la Durance et les Alpes-de-Haute-Provence au nord et la Méditerranée au sud, le vignoble provençal s’étend sur près de 200 kilomètres d’ouest en est, principalement dans les Bouches-du-Rhône et le Var, et, dans une moindre mesure, dans les Alpes-Maritimes (AOC Bellet) et les Alpes-de-Haute-Provence (AOC Pierrevert).
Si ce vignoble de près de 26 000 hectares est surtout célèbre pour ses vins rosés (90 % de la production), la diversité de ses terroirs et la richesse de son histoire en font un vignoble de tout premier plan pour les vins blancs, certes rares, mais particulièrement élégants et aromatiquement puissants.
L’histoire de la vigne débute en Provence avec l’histoire de Marseille : ce sont les colonies établies par les Phocéens, au VIe siècle av. J.-C., sur les rives de la Méditerranée, du côté de Bandol ou de Cassis, qui implantèrent les premiers vignobles provençaux, amenant avec eux le « trebbiano bianco », ancêtre du cépage ugni blanc, toujours cultivé aujourd’hui.
Mais c’est à la colonisation romaine que l’on doit le développement du vignoble et du commerce du vin produit dans la région. Avec la fondation du port de Fréjus, puis de la ville d’Aix-en-Provence, la viti-viniculture va largement se développer dans cette nouvelle provincia romana et s’exporter à la fois vers l’Italie et vers les provinces du Nord que l’Empire romain conquiert peu à peu, en remontant la vallée du Rhône.
La chute de l’Empire romain met à mal cet essor. Il faudra attendre le haut Moyen Âge et l’influence des grands ordres monastiques pour voir la vigne retrouver sa place en Provence. Les moines des abbayes de Saint-Victor à Marseille, de Saint-Honorat sur les îles de Lérins ou de Saint-Pons à Nice replantent méthodiquement la vigne sur les meilleurs terroirs et s’attellent à cette époque à produire des vins qui seront largement exportés. À partir du XIVe siècle, les grandes familles de la noblesse locale prennent le relais, conscientes des revenus importants tirés du commerce du vin. Au XVe siècle, le roi René d’Anjou, comte de Provence, mise sur l’essor du vignoble, puis Éléonore de Provence, devenue reine d’Angleterre, en devient la meilleure ambassadrice.
Les vins de Provence vont même finir par s’installer à la Cour des rois de France : on dit de Louis XIV qu’il raffolait des vins blancs de Bellet, produits sur les hauteurs de Nice. L’apogée du vignoble se situe au XIXe siècle. Puis vint la crise phylloxérique qui, bien qu’arrivée ici plus tardivement qu’ailleurs, finit par dévaster le vignoble provençal.
Le début du XXe siècle est marqué par une vague massive de replantation, sur porte-greffes américains résistants au parasite. Malheureusement, on privilégie alors des cépages très productifs et la région se retrouve vite en situation de surproduction de vins de qualité médiocre.
C’est alors qu’une poignée de viticulteurs vont s’unir pour défendre l’identité des vins de Provence : le mouvement coopératif est né, et il produit rapidement des résultats spectaculaires puisque dès 1936 une appellation provençale (Cassis) fait partie des 3 premières AOC reconnues par la toute jeune INAO.
Globalement, deux grands ensembles géologiques coexistent en Provence, l’un cristallin et volcanique, l’autre calcaire.
L’ouest et le nord du vignoble provençal sont constitués d’une alternance de collines, de terrasses et de massifs calcaires sculptés par l’érosion, comme la montagne Sainte-Victoire, le massif de la Sainte-Baume, celui des Alpilles ou encore les gorges du Verdon. Ici la vigne est plantée sur des sols pauvres et arides, au milieu d’une végétation de garrigue.
Plus à l’est, faisant face à la mer, le vignoble occupe des collines beaucoup plus douces, premiers plissements des massifs cristallins des Maures et du Tanneron. Au substrat de schistes et de granits se mêlent, plus à l’est encore, entre Saint-Tropez et Cannes, des traînées de roches volcaniques provenant du massif volcanique de l’Estérel. Ici on passe de la garrigue aux sols calcaires au maquis aux sols acides et siliceux.
Une zone échappe à cette dualité géologique : il s’agit de la dépression qui entoure le massif des Maures ; à cet endroit les sols sont composés de grès et d’argiles à silex.
Globalement calcaires ou cristallins, les sols de Provence conviennent très bien à la vigne : ils sont pauvres et peu profonds, souvent caillouteux et très bien drainés. Le principal danger, ici, c’est l’érosion, qui au fil des siècles a souvent contraint les vignerons à cultiver leurs vignes en terrasses (les fameuses « restanques »), soutenues par d’innombrables murets en pierres sèches.
Ici la vigne bénéficie avant tout d’un ensoleillement maximal, qui flirte souvent avec les 300 jours par an ! Les étés sont secs et chauds, voire très chauds. Les précipitations sont concentrées au printemps et en automne, et peuvent parfois prendre des formes orageuses violentes. Les nombreux reliefs de la zone génèrent des différences de températures significatives, selon l’altitude et l’exposition des coteaux.
Globalement, le nord du vignoble profite d’influences continentales, la proximité des Alpes-de-Haute-Provence y apportant des courants d’air frais. C’est du côté des Baux-de-Provence que le climat est le plus chaud du vignoble.
Dernière composante essentielle du climat local : le mistral. Omniprésent et parfois violent, il est pourtant un véritable bienfaiteur pour la vigne provençale : en maintenant une fraîcheur relative au cœur de l’été, il évite une maturation trop rapide du raisin. Et surtout, en asséchant l’atmosphère, au printemps et à l’automne, il protège la plante des maladies liées à l’humidité et garantit l’ensoleillement nécessaire.
La Provence compte aujourd’hui de nombreuses appellations, signe de l’évolution très qualitative de sa production : 4 AOC régionales (Côtes de Provence, Coteaux varois, Coteaux d’Aix-en-Provence et Coteaux de Pierrevert) couvrent la majorité de la production. Elles sont complétées par 5 AOC communales, de taille beaucoup plus réduite (Cassis, Bandol, Palette, Les Baux-de-Provence et Bellet).
Si toutes ces appellations produisent une immense majorité de vins rosés, qui ont fait la réputation de la région, en France et à l’export (tout particulièrement aux États-Unis), aucune n’exclut l’élaboration de vins blancs secs. Ceux-ci représentent entre 2 et 5 % de la production, dans chaque appellation.
Ce sont des vins d’assemblage qui font la part belle aux cépages méditerranéens. On retrouve principalement le vermentino (ou rolle) et l’ugni blanc, originaires d’Italie, très aromatiques, qui apportent aux vins des arômes d’agrumes et de fruits à chair blanche, de l’équilibre et du « jus », complétés par la clairette et le bourboulenc, cépages rustiques typiquement provençaux. Plus rarement, les vignerons utilisent le sémillon, originaire du Sud-Ouest, dont la robustesse a permis son adaptation au climat méditerranéen.
Au total, la Provence produit aujourd’hui environ 35 000 hectolitres de vins blancs secs chaque année, quasi exclusivement en vin d’appellation.
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