Ce cépage très ancien est principalement cultivé en Bourgogne, dont il est très certainement originaire, sur les terroirs qui ne conviennent ni au chardonnay ni au pinot noir, les deux cépages stars du vignoble bourguignon. A l’exception de l’appellation communale Bouzeron (dont les vins sont exclusivement élaborés à partir d’aligoté), l’utilisation de ce cépage se fait sous les appellations régionales, notamment celles de Bourgogne Aligoté et de Crémant de Bourgogne. A noter une production confidentielle de vins blancs tranquilles et effervescents à base d’aligoté dans le vignoble de Bugey.
Fruit d’un croisement entre le très ancien gouais blanc et le pinot, l’aligoté est un cépage vigoureux et productif. Sa rusticité lui permet de bien résister aux principales maladies de la vigne. De maturité relativement précoce, il apporte aux vins acidité et fraîcheur. Sa palette aromatique se structure autour des fleurs blanches (acacia), du citron et des fruits à chair blanche (pêche, pomme). Elevés en fûts, les vins à base d’aligoté développent des notes tertiaires de noisette ou de vanille. Enfin, contrairement aux idées reçues, les meilleurs vins en aligoté peuvent vieillir 5 à 10 ans, voire plus.
Egalement connue sous le nom de Roussette de Savoie, ce cépage cultivé depuis des siècles en Savoie et dans le Bugey serait pourtant originaire de Chypre.
Relativement peu productif et tardif, l’Altesse apprécie les sols pentus, plutôt lourds et argileux. Il est sensible aux maladies de la vigne et à la pourriture grise. Il est vinifié en sec, en moelleux (vendanges tardives) et en vin pétillant.
L’altesse donne des arômes caractéristiques de pamplemousse, de citron et d’ananas, et des notes de miel et de fruits secs (amande). Le cépage, une fois vinifié, possède une bonne capacité de vieillissement.
Ce cépage d’origine provençale est essentiellement cultivé dans le Sud-Est, et utilisé en assemblage dans l’élaboration de vins blancs secs. Il affectionne les expositions garantissant le meilleur ensoleillement et les sols pauvres, chauds et pierreux.
Ce cépage, assez productif et vigoureux, nécessite d’être récolté tardivement, bien mûr, pour exprimer ses qualités de jus et d’arômes. Il résiste bien à la pourriture grise et à la sécheresse mais craint les maladies comme le mildiou et l’oïdium.
Il donne aux vins de la rondeur, de la matière et une amertume intéressante. Ses arômes relativement discrets évoquent plutôt les fleurs blanches et les agrumes.
D’origine provençale, la Clairette est aujourd’hui cultivée dans le Rhône Sud, le Languedoc-Roussillon et bien sûr en Provence. Cépage à la maturité très tardive, il apprécie la chaleur et le soleil ainsi que les sols calcaires, peu fertiles qui limitent naturellement son rendement et son développement végétatif.
La clairette permet d’obtenir des vins assez alcooliques, peu acides, et même parfois doux avec un passerillage ou une sur-maturation. Elle est également utilisée dans l’élaboration de vins effervescents.
Sa palette aromatique est dominée par des notes fruitées de pomme et de pamplemousse, associées à des arômes de fleurs blanches et des notes plus musquées.
Le colombard est un très ancien cépage, originaire des Charentes, fruit du croisement entre gouais blanc et chenin. En dehors du vignoble cognaçais, il est aujourd’hui principalement cultivé dans le Sud-Ouest, dans les zones d’appellation de la Gironde et du Gers. A noter qu’on le retrouve en Provence, dans les vins d’AOC Palette.
Ce cépage très productif apprécie les zones tempérées mais chaudes et redoutent la sécheresse. Il donne les meilleurs résultats sur des sols calcaires et argilo-calcaires. Lorsqu’il est vinifié pour des blancs secs, il apporte beaucoup de fraîcheur et des arômes caractéristiques de citron vert, de pamplemousse et de fruits à noyau (pêche, nectarine).
Originaire du piémont pyrénéen, le courbu blanc est aujourd’hui utilisé en assemblage dans les zones d’appellation Béarn, Irouléguy, Jurançon et Pacherenc-du-Vic-Bihl.
Assez peu productif mais bien régulier, de maturité tardive, il est aussi bien vinifié en sec qu’en moelleux. Il contribue à renforcer le degré d’alcool des vins et apporte des notes de citron, de bergamote et de pamplemousse.
Egalement connu sous le nom de Gros Plant (dans le pays nantais), ce cépage fut longtemps massivement utilisé dans la production du Cognac et de l’Armagnac, bien qu’il y soit aujourd’hui supplanté par l’ugni blanc.
Cépage vigoureux et très productif, il affectionne les sols acides et peu calcaires. Son débourrage très précoce l’expose aux gelées de printemps : on le trouve donc plutôt dans des zones aux influences océaniques garantissant une certaine douceur printanière.
La folle blanche donne des vins peu alcoolisés, nerveux et acides, dotés d’une robe très pâle. Ses arômes discrets évoquent fleurs blanches et agrumes (citron, bergamote). La finale des vins est souvent bien minérale.
D’origine espagnole, le grenache blanc est devenu au fil des siècles un des cépages principaux pour la production de vins blancs secs et de vins doux naturels dans les régions méditerranéennes (Languedoc-Roussillon, Rhône Sud et Provence).
Cépage vigoureux et productif, le grenache blanc affectionne les sols chauds, caillouteux et peu fertiles où il donne les meilleurs résultats. Sa maturité tardive nécessite un ensoleillement régulier et prolongé. Il donne aux vins de la puissance, du gras et de la persistance en bouche. Il produit des arômes très méditerranéens de fenouil, d’aneth et de fruits jaunes (pêche, abricot).
Originaire de la région de Pau, le gros manseng est principalement cultivé dans le sud de la Gascogne et le Pays Basque. Ce cépage à maturité tardive et relativement productif apprécie les sols profonds, argilo-calcaires, et une hygrométrie relativement élevé. Le climat océanique et assez chaud du piémont pyrénéen lui convient tout particulièrement.
Peu sensible à la pourriture grise, on le vinifie essentiellement en blanc sec. Il livre alors de puissants arômes de pamplemousse, d’ananas, d’abricot ou de coing, ainsi que des notes florales et balsamiques. Lorsqu’il est vinifié en moelleux, assemblé avec le petit manseng, il contribue à conserver la fraîcheur du vin et renforce encore les arômes de fruits exotiques.
Le macabeu, probablement originaire de catalogne, est essentiellement cultivé dans le Languedoc-Roussillon (où on le nomme souvent malvoisie) et dans le Rhône Sud. Il est majoritairement vinifié en vin blanc sec, ou en vins doux naturels (Banyuls, Rivesaltes). Il peut également entrer dans la composition de vins effervescents (Blanquette de Limoux) et même de certains vins rouges (Côtes du Roussillon).
Ce cépage relativement tardif est vigoureux et productif. Il craint surtout l’oïdium et la sécheresse. Il est sensible à la pourriture grise. Le macabeu affectionne les coteaux pentus et bien drainés, mais pas trop caillouteux ni arides.
Vendangé à pleine maturité, il contribue à donner des vins gras, assez forts en alcool, et développe des arômes puissants d’épices (anis, fenouil, miel) et d’agrumes (surtout s’il est vendangé précocement).
Ce cépage est originaire du Sud-Ouest, historiquement cultivé dans la vallée du Tarn, du côté de Gaillac. Aujourd’hui il est principalement utilisé comme cépage accessoires dans de nombreuses appellations de vins blancs secs ou doux du Sud-Ouest (Gaillac, Entraygues, Côtes de Duras…) ainsi que dans le Languedoc-Roussillon où il entre dans la composition de la fameuse Blanquette de Limoux.
Le mauzac est moyennement productif et affectionne tout particulièrement les sols argilo-calcaires ou marno-calcaires. Assez résistant face au mildiou ou à l’oïdium, il est en revanche très sensible au botrytis. Aussi est-il souvent récolté en sur-maturation pour la production de vins moelleux. Vinifié en sec, il exprime des arômes de pomme et de poire. En moelleux, s’ajoutent des notes de miel, de coing, de vanille ou de jasmin. Vinifié seul, il est sensible à l’oxydation et n’autorise pas une longue garde.
Originaire de la Gironde et de la Dordogne, la muscadelle joue encore un rôle important dans les assemblages des principales appellations bordelaises et dans d’autres appellations du Sud-Ouest comme Bergerac.
S’il est naturellement productif, sa grande sensibilité à la plupart des maladies et parasites de la vigne rend ce cépage délicat à cultiver. La muscadelle donne aux vins de la rondeur et de séduisants arômes floraux d’acacia, de tilleul, de chèvrefeuille, couplés à quelques notes de fruits exotiques. Sa sensibilité au botrytis lui donne une place de choix dans l’élaboration des vins liquoreux du Sud-Ouest, en association avec sémillon et sauvignon.
Le muscat à petits grains, d’origine grecque, est probablement un des plus anciens cépages cultivé en France, depuis l’antiquité. Aujourd’hui, il est principalement utilisé en Alsace, vinifié en sec (Muscat d’Alsace) et bien sûr dans les vignobles du Sud-Est où il est un des cépages principaux pour l’élaboration de vins doux naturels.
Cépage moyennement productif, le muscat à petits grains est très sensible à toutes les maladies de la vigne. Sa culture, le plus souvent sur des terroirs calcaires caillouteux, nécessite beaucoup de soins. Mais le jeu en vaut la chandelle car il déploie, une fois vinifié, une grande palette aromatique associant de riches notes florales (rose, jasmin, fleur de citronnier, verveine) et de nombreux arômes fruités (pamplemousse, orange, litchi). En outre, il contribue à un bon équilibre entre fraîcheur et onctuosité en bouche.
Cépage autochtone pyrénéen, le petit courbu est surtout cultivé aujourd’hui dans le Gers (AOC Saint-Mont). Il est peu productif et de maturité tardive. Il apprécie les sols argilo-calcaires et nécessite un bon ensoleillement de fin d’été pour arriver à maturité.
Vinifié en sec comme en moelleux, il apporte au vin des arômes de fruits exotiques et de citron, accompagnées de notes plus florales (acacia, fleur des champs), voire miellées (en moelleux surtout).
Cépage pyrénéen, le petit manseng est le cépage roi des grands liquoreux du piémont et de l’appellation Jurançon en particulier. Ce cousin du savagnin est vigoureux et de maturité tardive. La petite taille de ses grappes en limite cependant le rendement.
A maturité, il présente la particularité de combiner une grande concentration en sucres et une réelle acidité. Sensible au botrytis, il est le plus souvent récolté en sur-maturité pour être vinifié en moelleux. Il produit alors des vins remarquables, où se répondent des arômes d’ananas, de mangue, de pamplemousse, de fruits confits, de miel, de pain d’épices, de sureau, de menthe, de cannelle… En outre, son potentiel de vieillissement est très important.
Probablement originaire de catalogne, le piquepoul blanc est connu et cultivé depuis fort longtemps dans le Languedoc (Picpoul du Pinet) et dans le Sud de la vallée du Rhône (Châteauneuf-du-Pape, Côtes du Luberon…).
Ce cépage fertile et productif donne les meilleurs résultats sur des sols chauds et maigres, calcaires ou sablonneux. De maturité tardive, il nécessite un ensoleillement régulier et prolongé pour donner le meilleur. Dans les assemblages, il apporte un bel équilibre entre alcool et acidité. Dans le bouquet du vin, il donne beaucoup de finesse à travers des notes de fleurs blanches (aubépine, tilleul) et d’agrumes (citron, pamplemousse).
L’ugni blanc nous vient d’Italie, de Toscane précisément, où il est célèbre, puisqu’il s’agit du célèbre Trebbiano. En France, on le trouve dans le quart sud-est. Il est aussi le cépage dominant dans l’immense ensemble représenté par le Cognaçais et la région de l’Armagnac.
Ce cépage tardif garantit un rendement très élevé, de l’ordre de 120 hectolitres à l’hectare, une bonne résistance à la pourriture. Il présente une teneur en sucre assez faible et une réelle fraîcheur dans ses arômes primaires.
L’ugni blanc est souvent utilisé en assemblage pour la fraîcheur qu’il apporte aux vins. Il donne des arômes discrets de fleurs blanches, de violette et de fruits à chair blanche.
Rolle est son nom provençal, Vermentinu son nom corse. Cépage très présent dans les îles méditerranéennes (Sardaigne, Corse), on le trouve aussi en Italie, logiquement en Ligurie, la province de Gênes, mais aussi en Toscane. Son origine est mal connue : il pourrait cependant provenir d’Anatolie.
Le vermentino aime les terres assez pauvres, et bien ensoleillées. Il aime les terroirs proches de la mer, car la brise marine rafraichissante et la présence d’une humidité bienfaitrice lui permettent de conserver la totalité de son potentiel aromatique.
Il donne des arômes puissants d’aubépine, de tilleul, de fruits blancs suaves comme la poire ou la pêche, et des notes parfois légèrement anisées.