Au sein de ce vignoble situé au pied des Dentelles de Montmirail, dans le Vaucluse, se niche une petite production de vins blancs secs remarquables par leurs qualités gustatives. Occupant à peine une quarantaine d’hectares des 1 400 que compte l’appellation (principalement dédiée à la production de vins rouges), le vacqueyras blanc est obtenu par assemblage de clairette, grenache blanc, bourboulenc, roussanne, marsanne ou viognier, aucun ne devant dépasser 80 % de l’encépagement. Pourrait être bientôt autorisée l’adjonction en petite proportion de cépages secondaires très aromatiques comme le vermentino, le picardan ou le picpoul.
La vigne est cultivée depuis l’époque gallo-romaine le long de la vallée de l’Ouvèze, cette « vallée de pierre » (en latin Vallea Quadreria devenue Vaqueiras en provençal) qui a donné son nom à l’appellation. Le vignoble s’étend sur des terrasses glaciaires aux sols sablo-argileux recouverts de galets roulés qui favorisent réchauffement et drainage. Le climat est marqué par les influences méditerranéennes, les étés chauds et secs et le mistral qui rafraîchit et assainit les vignes.
Le vacqueyras blanc, malheureusement trop rare, séduit par sa robe brillante, aux légers reflets verts. Le nez sent bon la garrigue (genêt, buis) et la fleur blanche (acacia, tilleul). La fraîcheur du vin s’exprime dans des notes discrètes d’agrumes, complétées dans les meilleurs crus par l’amande fraîche ou la pêche de vigne. En bouche, il conserve souvent une belle acidité qui équilibre sa matière dense et généreuse, et autorise quelques années de garde (3 à 5 ans).
Il se marie très bien avec des poissons d’eau douce (truite meunière ou sandre au beurre blanc), des poissons gras comme le saumon accompagné d’un riz au safran, une traditionnelle pissaladière et bien sûr des fromages de chèvre, des bleus (gorgonzola, fourme d’Ambert) ou des pâtes molles à croûte fleurie (brie).