L’appellation Lirac, reconnue en 1947, est un des rares crus du Rhône à se décliner dans les trois couleurs. Ce vignoble historique a longtemps profité de la proximité du port de Roquemaure et de son commerce très actif. Dès les XVe et XVIe siècles, les vins de Lirac furent appréciés jusqu’aux Cours de France, d’Angleterre et de Hollande.
Aujourd’hui, la zone d’appellation occupe un peu plus de 700 hectares dont seulement une cinquantaine est consacrée aux cépages blancs. Elle s’étend sur les communes de Lirac, Roquemaure, Saint-Laurent-des-Arbres et Saint-Geniès-de-Comolas.
Ce vignoble très méridional de la rive droite du fleuve occupe, au milieu de la garrigue, des coteaux en pente douce et des terrasses. Le sous-sol calcaire et les sols argilo-calcaires, particulièrement bien drainants, sont couverts de cailloux de calcaires dégradés sur les coteaux, et de galets roulés de quartz mêlés à des sables alluvionnaires sur les terrasses. Le climat méditerranéen, assez aride ici, contribue à donner aux vins blancs de Lirac finesse et complexité aromatique.
Vin d’assemblage, le lirac blanc s’appuie à titre principal sur le bourboulenc, la clairette et le grenache blanc. Comme souvent pour les vins du Sud, liberté est ensuite laissée au vigneron d’affirmer la personnalité de ses vins en associant à ces cépages principaux d’autres moûts, issus de viognier, marsanne, roussanne, picpoul blanc ou ugni blanc.
Au final, l’AOC Lirac produit des vins blancs particulièrement fins et élégants. Clairs et limpides, ils développent un bouquet floral marqué par les fleurs blanches (acacia, tilleul) et des arômes plus anisés (fenouil). Le fruit est présent, à travers des notes de pêche, de pomme, d’ananas ou de litchi. Avec le temps apparaissent des arômes de miel et des senteurs de garrigue plus épicées. En bouche, le vin est bien équilibré, la matière légère et la finale reste vive.
Dégusté assez jeune (2 à 5 ans), le lirac blanc accompagne parfaitement des fruits de mer ou des poissons grillés. Son équilibre convient très bien à une volaille rôtie, une escalope de veau panée et légèrement citronnée, ou un risotto à l’encre de seiche. En fin de repas, il escorte avec élégance les fromages à pâte pressée, comme un comté ou un laguiole, et les chèvres frais ou affinés.