Cette appellation de la rive droite du Rhône, reconnue en 1956, s’étend sur près de 1 100 hectares et 26 communes. Très majoritairement consacrée à l’élaboration de vins rouges issus de la syrah, elle consacre environ 10 % de la surface du vignoble aux cépages blancs, roussanne et marsanne pour l’essentiel.
Le vignoble de Saint-Joseph, qui produit ce qui était autrefois appelé le « vin de Mauves » (c’est la boisson que l’évêque de Digne sert à Jean Valjean dans Les Misérables), doit son nom aux jésuites du monastère de Tournon, qui l’élaboraient au XVIIe siècle. Il occupe de Chavanay au nord à Guilherand au sud une bande d’une cinquantaine de kilomètres, principalement située en Ardèche. Le vignoble est marqué par les influences continentales (hivers froids, été chauds) et méditerranéennes dans sa partie méridionale, particulièrement favorable au développement de la marsanne.
Souvent cultivée en terrasses sur de fortes pentes, la vigne se développe sur des sols de gneiss et de granits dans sa partie nord, et des sols mêlant granit et marnes dans sa partie sud, près de Tournon. L’exposition au sud-est garantit l’ensoleillement nécessaire à la maturation du raisin.
L’assemblage fréquent de la roussanne et de la marsanne donne des vins floraux aux notes d’aubépine, d’acacia, de chèvrefeuille ou de narcisse. Le fruité évoque l’abricot et les agrumes. En bouche, les saint-josephs blancs sont puissants et d’acidité moyenne, permettant un vieillissement de 5 à 10 ans. La matière est dense et le gras bien présent. La marsanne apporte avec les années des notes d’épices, de miel ou de noisette grillée. La finale est longue et minérale.
Idéal pour accompagner poissons grillés ou en sauce, le saint-joseph blanc convient également aux viandes blanches, comme un lapin à la moutarde, ou encore à l’andouillette. À goûter également avec des fromages bleus, des fromages de vache à pâte molle (livarot, maroilles) ou un chèvre frais.