Cette appellation de vins blancs secs se distingue par l’utilisation exclusive d’un cépage indigène du Loir-et-Cher, le romorantin (aussi connu sous le nom d’« arbois » mais qui n’a pourtant rien à voir avec le célèbre vin d’Arbois du Jura !).
C’est François Ier qui aurait introduit ce cépage, tout autour du château de Romorantin où vécut sa mère, Louise de Savoie. Ce cépage, issu de croisements entre le gouais blanc et le pinot, aurait été rapporté de Bourgogne au début du XVIe siècle. Dans tous les cas, il est aujourd’hui l’apanage de l’AOC Cour-Cheverny, reconnue seulement en 1993, et n’est cultivé que sur environ 60 hectares dans le Loir-et-Cher, sur la rive gauche de la Loire, au sud-est de Blois. Il semble s’être parfaitement adapté au climat relativement frais (le romorantin est à maturité tardive) et aux sols sableux sur argile typiques de la Sologne toute proche.
Cette production confidentielle de 2 000 hectolitres par an en moyenne donne des vins blancs secs et vifs, avec une belle longueur en bouche. Les vins sont marqués par le fruit dans leur jeunesse (citron, pamplemousse) mais développent après 3 à 5 ans de garde, surtout s’ils ont fait l’objet d’un élevage en fûts, des notes minérales (pierre à fusil, silex) et des arômes en bouche de miel et d’acacia.
Ils peuvent ainsi accompagner de nombreux plats : asperges, poissons ou crustacés grillés ou en sauce, volailles. Avec l’âge, leur persistance et leur minéralité s’accordent également avec des plats exotiques marqués par des épices douces (curry, cardamome, curcuma…).