Cette appellation de la rive gauche de la Loire est relativement récente, ayant été reconnue en 1993 en AOC. Elle s’étend aujourd’hui sur 500 hectares cultivés, dispersés sur une vingtaine de communes du Loir-et-Cher, au sud de Blois. La moitié de sa production (soit en moyenne 10 000 hectolitres) est dédiée au vin blanc sec.
À la différence de ses voisines ligériennes, ce sont ici les vins d’assemblage qui sont la norme, faisant la part belle au sauvignon et au chardonnay, associés plus rarement au menu pineau (cépage méconnu originaire du Loir-et-Cher), voire au chenin.
Cette région ne présente pas tout à fait les mêmes caractéristiques géologiques et climatologiques que les AOC plus en aval du fleuve. Le terroir se décompose en 2 zones : des coteaux calcaires caillouteux, de tuffeau, le long du fleuve (recouverts localement d’un sol peu profond argilo-siliceux), mais surtout, à l’est et au sud-est, en s’approchant de la Sologne, des sols sableux (issus de dépôts éoliens ou de décomposition de terrasses anciennes) particulièrement maigres.
Le climat quant à lui, bien que globalement tempéré par les influences océaniques, est un peu plus sec que dans les zones d’AOC plus à l’ouest, et surtout plus frais : la proximité de la forêt de Sologne renforce en effet la continentalité du climat.
L’ensemble de ces éléments ont favorisé la culture du sauvignon et, dans une moindre mesure, du chardonnay, adaptés aux sols calcaires et plus aptes que le chenin à atteindre ici une maturité suffisante. Au final, le sauvignon représente entre 60 et 80 % de l’assemblage du cheverny, qui va ainsi être dominé par sa fraîcheur et son fruité, complété principalement par le chardonnay pour donner plus de matière, de rondeur et renforcer la minéralité.
Les chevernys présentent une robe jaune pâle, aux reflets verts annonçant une belle fraîcheur. Le nez est marqué par le sauvignon qui exprime ici pleinement ses notes de cassis, d’agrumes, de pomme, voire d’épices (réglisse). L’attaque en bouche est d’abord vive, puis équilibrée par la rondeur du chardonnay. On retrouve en bouche des arômes fruités d’agrumes, d’épices ainsi qu’une finale souvent minérale.
Ce sont des vins qui s’apprécient pleinement assez jeunes, entre 2 et 5 ans, servis frais (8-9 °C) en accompagnement de fruits de mer ou de fromages de chèvre de la Loire ou du Poitou pas si lointain.