Cette petite appellation jouxte l’aire d’appellation des Coteaux du Layon. Concentrée sur seulement 40 hectares, elle se situe sur la commune de Rochefort-sur-Loire, sur la rive droite du Layon.
Comme sa célèbre voisine, cette AOC bénéficie d’un terroir idéal pour la surmaturation du chenin : sols bruns peu profonds sur un socle cristallin de schistes et de grès favorisant le réchauffement, ensoleillement estival et automnal élevé, humidité douce et matinale pendant la phase de maturation du raisin… tout concourt à la concentration des baies et à l’apparition de la pourriture noble.
Cette exigence de concentration rend la production très confidentielle : elle dépasse rarement 400 hectolitres par an, et est souvent prévendue aux quatre coins du monde avant même la fin de l’élevage (qui est d’une durée minimale de 6 mois). En effet, le quarts-de-chaume ravit les amateurs par sa richesse aromatique et son extraordinaire aptitude à la garde pour les grands millésimes.
Sa robe d’abord pâle s’enrichit au fil des années de reflets dorés voire ambrés. Les notes florales et d’agrumes du vin jeune laissent progressivement la place à des arômes de fruits secs (amande), de fruits confits, de miel et d’épices douces (cannelle, vanille). Une amertume légère contribue à renforcer la richesse aromatique. Les quarts-de-chaume sont ronds, amples et particulièrement onctueux en bouche. La fraîcheur caractéristique du chenin leur confère un bel équilibre et une aptitude à la garde hors du commun, de plusieurs années à plusieurs décennies…
Ces vins d’exception sont de grands vins de gastronomie, qui ne se limitent pas aux alliances avec le foie gras mais escortent avec panache de grands crustacés (homard, langouste, araignée), des viandes blanches crémeuses, un canard laqué ou, plus tard dans le repas, des fromages bleus ou un dessert comme une amandine aux poires ou un panettone aux fruits confits.