Cette appellation, disséminée sur d’importants territoires tout autour de Nantes, n’a été reconnue en AOC qu’en 2012 – elle n’était précédemment qu’une « appellation d’origine vin délimité de qualité supérieure ».
Elle doit son nom à l’utilisation du gros plant (nom local de la folle blanche charentaise, dû aux rendements élevés de ce cépage dans ces régions océaniques tempérées) en tant que cépage principal des vins blancs, colombard et montis étant admis à titre accessoire.
Le gros plant est présent depuis des siècles près de Nantes, mais était plutôt utilisé pour la distillation. Ce n’est qu’à partir des années 1950 qu’il a commencé à faire l’objet d’une attention particulière – sélection exigeante des terroirs plantés, limitation des rendements… – pour élaborer dans la région des vins de qualité supérieure, reconnus comme tels dès 1954.
Même si elle n’a pas atteint le rayonnement de ses voisines en Muscadet, cette jeune AOC s’étend aujourd’hui sur plus de 700 hectares, principalement au sud et sud-ouest de Nantes, tout proche de la façade atlantique. Grâce à des rendements autorisés plus élevés que pour le muscadet (70 hectolitres par hectare), la région produit aujourd’hui plus de 50 000 hectolitres de gros plant, dont les deux tiers élevés « sur lie ».
Le gros plant affectionne particulièrement les sols sablonneux et graveleux des pourtours du lac de Grand-Lieu, jusqu’au pays de Retz. Le climat océanique et la forte variation de la pluviométrie et de l’ensoleillement d’une année sur l’autre confèrent aux gros-plants un effet millésime encore plus marqué que pour les muscadets. Certains millésimes récents, comme 2013, ne marqueront d’ailleurs pas la mémoire des amateurs…
Globalement, les gros-plants sont légers et vifs (degré d’alcool maximal de 11°). Ils présentent une robe pâle, aux reflets verts, légèrement plus soutenue lorsqu’ils sont élevés sur lie. Si leurs arômes restent souvent discrets, ils offrent au nez une belle fraîcheur avec des arômes d’agrumes (citron, pamplemousse) et conviennent donc parfaitement à une dégustation de fruits de mer.
L’élevage sur lie renforce la netteté des arômes, y compris floraux, et apporte des notes minérales ainsi qu’une meilleure persistance en bouche.