Le vignoble bordelais s’étend sur tout le département de la Gironde sur les coteaux et les terrasses alluviales qui bordent l’estuaire de la Gironde, de la Garonne et de la Dordogne à des altitudes comprises entre 15 et 120 mètres.
Par sa production (près de 7 millions d’hectolitres), il est aujourd’hui le plus important vignoble français, et probablement le plus connu. Très majoritairement consacré aux vins rouges (plus de 80 %), avec ses cépages stars que sont le merlot, le cabernet franc ou le cabernet sauvignon, il offre pourtant une belle diversité de productions de vins blancs, secs (graves ou pessac-léognan par exemple) ou liquoreux (sauternes ou barsacs), et parfois effervescents (crémants de Bordeaux).
Chacun cherchant à vieillir son arbre généalogique, d’aucuns feront remonter l’origine du vignoble au poète Ausone qui vécut au IVe siècle, voire aux Bituriges de la Gaule celtique, mais ce n’est qu’à la fin du XIIe siècle que le vignoble bordelais prend son véritable essor.
Si beaucoup des vignobles de France ont pour origine le travail des Romains (Rhône) ou celui des moines (Bourgogne, Alsace, Loire), Bordeaux se construit dès le départ sur les échanges commerciaux, notamment avec l’Angleterre. Le phénomène déclencheur en est le mariage d’Aliénor, princesse d’Aquitaine, avec Henri Plantagenêt, futur roi d’Angleterre, en 1152.
Le « claret », comme l’appellent les Anglais, est né et son commerce, avec la création du tonneau de 900 litres (équivalent à 4 barriques de vin), va se développer par le fleuve et la mer à vive allure. C’est pourtant sous l’influence des Hollandais que la production de vin blanc grandit. Grands amateurs de schnaps divers et variés, ces derniers veulent distiller des quantités toujours plus grandes de vin, blanc de préférence, et qui dit demande, dit offre !
Le port de Bordeaux connaît ainsi un développement considérable. On voit toujours aujourd’hui, dans cette ville redevenue si belle, l’infrastructure impressionnante bâtie par les « chartrons » – négociants et courtiers, souvent originaires d’Angleterre, d’Irlande ou des Flandres – sur les célèbres quais du même nom, entre 1700 et 1850.
À partir des années 1720, c’est par la création de la verrerie de Pierre Mitchell, Irlandais installé à Bordeaux, que se développe la bouteille en verre qui va bientôt connaître le succès que l’on sait. C’est grâce à lui que le Château d’Yquem a pu conserver dans ses caves quelques bouteilles de la fin du XVIIIe siècle, grâce à lui encore que Thomas Jefferson, ambassadeur des États-Unis et futur président, a pu à cette même époque en emporter aux États-Unis à la suite de son tour des vignobles français.
Le triomphe commercial des vins de Bordeaux s’explique en partie grâce à l’invention géniale du concept de « château ». Depuis le décret de 1949, point besoin de posséder un vrai château pour inscrire ce vocable sur l’étiquette, il suffit d’avoir du matériel d’exploitation dans un lieu déterminé où est exploité le produit de la récolte. On compte aujourd’hui pas moins de 3 000 châteaux dans le vignoble bordelais, et le vin produit porte obligatoirement le nom de l’exploitation viticole.
L’autre origine du succès phénoménal des bordeaux est le fameux classement de 1855, où furent répertoriés et classés les crus du Médoc, mais aussi le Château Haut-Brion en Pessac-Léognan et l’ensemble des crus de la zone Barsac-Sauternes. Ce classement, commandité par Napoléon III aux professionnels bordelais, les courtiers-jurés-piqueurs, est toujours en vigueur quelque 150 années plus tard.
Dans les années 1950, les vins de Graves seront classés à leur tour (1953 et 1959), de même que les vins de Saint-Émilion, dont le premier classement est réalisé en 1954 et publié en 1955.
Quatre régions dominent les débats, dont deux se consacrent quasi exclusivement aux vins rouges (Médoc et Libournais) :
Ajoutons à ces régions principales deux régions grandes par la taille, mais de moindre réputation au plan des vins produits : le Blayais et le Bourgeais, le long de la rive droite de la Gironde, prolongement vers le nord des terroirs du Libournais.
Enfin, l’Entre-Deux-Mers est une vaste région viticole comprise entre Dordogne et Garonne. Les mers sont la métaphore utilisée pour désigner les deux fleuves. L’appellation est réservée aux seuls vins blancs secs produits dans cette région. L’ensemble de la région ne produit en blanc que sur un peu plus de 1 300 hectares de vignes, soit l’équivalent d’une dizaine de millions de bouteilles. On le voit, là encore et contre toute attente, c’est plutôt une région qui privilégie les rouges.
Le vignoble bordelais est entouré d’eau : océan, estuaire de la Gironde et de la Garonne, confluence de la Dordogne… Les gelées printanières sont peu fréquentes, les étés sont chauds et orageux, les automnes ensoleillés et les hivers cléments. La Garonne, la Dordogne, l’Isle et les nombreux ruisseaux qui découpent le paysage renforcent la protection du vignoble contre les gelées.
Ces conditions climatiques – et en particulier les brumes matinales qui couvrent les cours d’eau – s’avèrent très favorables à l’apparition du botrytis, ce champignon qui, en fin d’été et en début d’automne, va recouvrir les baies de pourriture noble et contribuer à augmenter la concentration des baies en sucres et en arômes futurs. On comprend dès lors pourquoi le vignoble bordelais est, en matière de vin blanc, surtout célèbre pour ses grands liquoreux.
Secs, doux, moelleux, mais aussi effervescents, les vins blancs de Bordeaux représentent une petite partie de la production de la région (environ 10 %). Si l’on en trouve quelques rares bouteilles dans l’appellation Bordeaux Supérieur, nous faisons le choix de vous présenter ci-après les terroirs et les principales appellations qui présentent une production significative, tant quantitativement que qualitativement, de vins blancs (secs ou moelleux, tranquilles ou effervescents).
Les grandes régions viticoles que sont le Médoc et le Libournais n’en produisent quasiment pas. Certes, quelques châteaux du Médoc élaborent un vin blanc sec en faibles quantités, l’Aile d’Argent du Château Mouton Rothschild ou le Pavillon Blanc du Château Margaux, un blanc aussi pour le Château Lynch-Bages, un autre pour Talbot et quelques autres, mais tout cela reste très confidentiel.
En ce qui concerne le Libournais, la toute petite appellation Francs-Côtes de Bordeaux produit une infime quantité (moins de 200 hectolitres) de vins blancs secs et même des liquoreux de bonne qualité. Leur consommation reste très locale.
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