Le piémont pyrénéen regroupe les vignobles de Gascogne, du Béarn et du Pays basque. S’ils sont disséminés sur un vaste territoire allant de la frontière espagnole au cœur du Gers, ils ont en commun d’être parcourus par l’Adour et ses affluents. Cela leur a garanti au fil des siècles une relative indépendance vis-à-vis de la Garonne et donc de l’économie vinicole bordelaise. Le flux des pèlerins en direction de Saint-Jacques-de-Compostelle a eu un rôle décisif dans leur développement, sous l’impulsion des monastères installés sur place. C’est notamment le cas dans le Pays basque du vignoble d’Irouléguy, situé non loin d’une étape importante pour les croyants : Saint-Jean-Pied-de-Port.
Les vignobles de la région sont soumis à une double influence climatique. L’océan Atlantique amène de la douceur et des précipitations abondantes. De son côté, le massif pyrénéen génère un effet de fœhn, porteur d’un air chaud et sec en provenance des montagnes bienvenu pour assainir les vignes en été et en automne. Dans le même temps, l’influence de la chaîne se fait également sentir au printemps, avec un risque de gelées printanières accru.
Les sols jouent également un rôle important dans la production des vins du piémont et expliquent en partie leur forte variété. Les terroirs sont en effet d’une grande richesse : calcaires sur l’ensemble de la zone, grès, argiles et alluvions dans le Pays basque, flyschs des Pyrénées dans le Béarn, molasses argilo-calcaires ou boulbènes en Gascogne…
Face à une telle complexité, c’est une multitude de cépages qui sont utilisés par les exploitants pour maîtriser au mieux la production viticole. On touche là à une autre spécificité de ce piémont pyrénéen : ses vignes abritent de nombreuses variétés autochtones qui donnent leur identité aux productions du cru. En blanc, aux côtés des cépages bordelais (sauvignon par exemple), on trouve des cépages typiques du Sud-Ouest : petit manseng, gros manseng ou encore courbu.