C’est dans les vignobles des 5 communes de l’appellation Monbazillac (Monbazillac, Colombier, Pomport, Rouffignac-de-Sigoulès et Saint-Laurent-des-Vignes) qu’est façonné l’un des vins doux les plus renommés de l’Hexagone. Sur la rive gauche de la Dordogne, au sud de Bergerac, les vignes présentes sur près de 2 000 hectares se trouvent sur des terrains argilo-calcaires et sous une influence climatique océanique. Surtout, leur présence à proximité de la vallée leur garantit de bénéficier, en automne, de matinées humides. Alternant avec des après-midi ensoleillés, elles favorisent l’apparition de la pourriture noble sur les grains, qui provoque leur dessèchement et renforce leur concentration en sucres et en arômes. Ce phénomène climatique essentiel à la confection de crus de qualité s’observe tout particulièrement sur la côte nord. C’est là que les conditions de production sont optimales.
Le monbazillac est produit à partir de trois cépages blancs traditionnellement implantés dans le Bordelais voisin : le sémillon, la muscadelle et le sauvignon. Le premier, par la texture fine de sa peau, est le plus sensible au botrytis. Les récoltes sont effectuées à la main par tries successives (sélection opérée en plusieurs passages), afin de s’assurer du bon état de surmaturation des grains.
On peut ici produire, comme en Alsace, en « sélection de grains nobles » : le vin doit alors être issu à 100 % de raisins botrytisés et élevé pendant au moins 18 mois. Les vins liquoreux affichant cette mention ont une teneur en sucres d’au moins 85 grammes par litre.
Les monbazillacs se distinguent par une robe paille qui se pare de reflets ambrés au fil des années. Ils proposent d’agréables notes de miel et de fleurs blanches (acacia). Les arômes de fruits confits ou rôtis (abricot, ananas) s’affirment avec les ans. Ces vins disposent d’une bonne capacité de garde, les excellents millésimes, comme 2005, pouvant se conserver plusieurs dizaines d’années. Ce sont des nectars amples et puissants en bouche, à l’équilibre alcool/acidité/sucre particulièrement élégant.
Ils s’associent parfaitement avec un foie gras. Le monbazillac peut également être servi en apéritif, ou pour accompagner une volaille à la crème. On peut également le servir au moment du fromage (avec une préférence pour les fromages à pâte persillée) ou au dessert avec des fraises du Périgord ou un far aux pruneaux d’Agen.