L’appellation est située au cœur du vignoble de Bergerac. Elle s’étend sur une cinquantaine d’hectares répartis sur 5 communes à l’est de la zone de l’AOC Montravel, sur la rive droite de la Dordogne. On retrouve les vignes sur les terres les plus hautes des collines. Elles y bénéficient d’une bonne exposition au soleil. Le climat est de type océanique et les sols sont calcaires et molassiques.
Les cépages bordelais dominent ce vignoble, avec le trio habituel des terres bergeracoises : sémillon, muscadelle et sauvignon. Pour renforcer la concentration des baies en sucre, préalable indispensable à la réalisation du vin moelleux (et même parfois liquoreux) produit ici, les viticulteurs peuvent s’appuyer sur la proximité de la rivière : elle provoque à l’automne de fréquentes brumes matinales porteuses d’humidité, qui alternent avec des après-midi ensoleillés et secs, conditions idéales pour favoriser le développement du botrytis et de la pourriture noble. La vendange pourra être effectuée par tries successives, c’est-à-dire par une sélection manuelle opérée en plusieurs passages. Autre technique pour augmenter la concentration en sucres résiduels : les vendanges peuvent être passerillées – l’assèchement partiel de la baie est poursuivi sur des claies de paille exposées au soleil.
Les haut-montravel offrent au regard une robe jaune pâle (ou jaune soutenu si les raisins ont bénéficié de la pourriture noble). Ils offrent des notes florales mais également fruitées (abricot, pêche, coing…) et des arômes d’épices et de miel. Ces vins moelleux offrent une remarquable onctuosité en bouche et une pointe de nervosité en finale. La matière est bien équilibrée.
Ce sont des vins à servir frais, idéalement à 8 °C, qui accompagnent merveilleusement l’une des grandes spécialités du Sud-Ouest : le foie gras. Ils ont également toute leur place aux côtés de fromages à pâte persillée ou de desserts – un gâteau basque ou un sabayon aux fruits jaunes par exemple.