Cette petite appellation, reconnue dès 1971 pour les rouges, mais seulement en 2003 pour les vins blancs, domine la mer Méditerranée depuis les pentes étagées des communes de Collioure, Cerbère, Banyuls-sur-Mer et Port-Vendres.
Si la zone d’appellation couvre le même terroir que celle de Banyuls, la production de vins d’AOC Collioure n’occupe aujourd’hui que 500 hectares. Les vignes occupent les balcons de schistes bruns des contreforts pyrénéens et sont cultivées le long de terrasses étroites. Le fort ensoleillement, les qualités de drainage et de réchauffement des sols, la proximité de la Méditerranée et les entrées maritimes qui tempèrent le climat en été se combinent pour permettre l’élaboration de vins à la fois frais, aromatiques et puissants.
Les vins blancs secs représentent environ 15 % de la production (soit 2 000 hectolitres annuels). Ils sont élaborés à partir d’assemblages où grenaches blanc ou gris dominent. Peuvent y être associés macabeu, roussanne, marsanne, tourbat (malvoisie du Roussillon), vermentino, et, plus rarement, muscat ou carignan blanc.
Le collioure blanc, à la robe brillante aux reflets verts, affirme aujourd’hui son style, marqué par des notes florales (fleurs blanches) et des arômes de fruits exotiques (mangue, litchi) et d’agrumes (pamplemousse, citron vert). La bouche est dense, la matière profonde, mais le vin conserve une belle vivacité. Le terroir schisteux s’exprime dans une finale longue et minérale, aux saveurs parfois épicées (anis, fenouil).
Le vin évolue facilement 5 ans en cave et se révèle très intéressant pour la gastronomie. Tartare de poisson ou salade de poulpes aux agrumes, bar au fenouil, paella valenciana, filets de rougets, lotte en sauce provençale, pissaladière… ce vin à la fois élégant et puissant ne craint pas les saveurs corsées de la Méditerranée.