Cette vaste appellation héraultaise, située au nord-ouest de Béziers, couvre plus de 3 000 hectares de vignes. Elle s’étend au pied des monts de Caroux et de l’Espinouse, entre 100 et 400 mètres d’altitude, sur des collines bordant l’Orb et son affluent le Vernazobre.
Ce vignoble très ancien doit probablement son nom au moine bénédictin Anhan (devenu après sa béatification puis au fil des siècles saint Chinian), fondateur à la fin du VIIIe siècle du monastère de Saint-Laurent, sur la rive gauche du Vernazobre. La vigne est déjà cultivée à cette époque.
La zone d’appellation s’étend aujourd’hui sur 2 grands terroirs : schistes et grès composent les sols du nord du vignoble, très caillouteux et drainants ; au sud, les sols argilo-calcaires dominent, témoins de la présence maritime durant les ères secondaire et tertiaire.
Aujourd’hui, cette appellation typique des vins de Méditerranée produit chaque année près de 100 000 hectolitres de vins rouges et rosés. Une production confidentielle de vins blancs secs (1 000 hectolitres par an en moyenne) s’est peu à peu affirmée pour finalement être reconnue en AOC en 2004. Comme leurs voisins de Faugères, les vins blancs sont issus d’assemblages variés des 4 cépages autorisés : grenache blanc, marsanne, roussanne et vermentino (ou rolle). D’autres cépages accessoires peuvent être utilisés en très petite quantité comme le carignan, la clairette, le viognier, le macabeu ou le bourboulenc.
Avec de telles possibilités d’assemblages, il est difficile de donner un profil type du saint-chinian blanc. On peut cependant dire que ce vin se distingue par une complexité aromatique où se fondent notes florales (mimosa, fleur d’oranger, verveine), arômes fruités (agrumes, abricot, pêche), fruits mûrs (coing) et des notes de grillé, d’épices douces et de miel. Lorsqu’il est issu des terroirs de schistes, des pointes minérales et d’anis relèvent la finale. Rond et assez gras en bouche, il est peu marqué par l’acidité.
Si son potentiel de garde est assez limité, autour de 5 ans, le saint-chinian blanc n’en est pas moins un très joli vin de gastronomie. Il se marie à merveille avec des noix de saint-jacques poêlées, des poissons à chair ferme, comme une daurade grillée ou un bar en croûte de sel. Sa richesse aromatique lui permet d’escorter brillamment viandes blanches et champignons, comme un sauté de veau aux girolles ou un poulet aux morilles. Fromages de chèvre secs ou saint-nectaire lui conviennent très bien en fin de repas.