Cette appellation héraultaise, représentant plus de 2 000 hectares de vignes, au nord de Béziers, fut reconnue dès 1982 pour ses rouges, mais seulement en 2005 pour sa production confidentielle et très qualitative de vins blancs secs. Elle s’appuie sur un terroir très homogène, souvent cultivé en biodynamie ou en agriculture biologique (plus du tiers de la surface), qui donne des vins d’une grande typicité.
Adossé aux premiers contreforts de la montagne Noire, formés par les monts Faugères, le vignoble s’étend sur 10 kilomètres de long d’est en ouest et sur 4 kilomètres de large sur des pentes moyennes entre 100 et 350 mètres d’altitude. Le paysage offre un relief de collines parfois en forte pente et de vallées étroites, où la vigne compose avec une végétation méditerranéenne de chênes verts, d’arbousiers, de bruyères, de genêts et de cistes.
Nous sommes ici au royaume du schiste, noir ou gris (parfois ocre dans ses parties les plus altérées), qui s’est développé sur le socle des roches primaires de la montagne Noire toute proche. Les sols de schiste en « feuillets » sont particulièrement bien drainants, qualité essentielle lors des fameux épisodes cévenols de très fortes pluies orageuses qui touchent régulièrement la zone. Les cassures de la roche mère permettent à la vigne d’aller puiser en profondeur l’humidité dont elle a besoin. Car le climat est ici chaud et sec, malgré la présence de la tramontane qui tempère un peu les fortes chaleurs d’été.
Ce terroir de schiste et les influences méditerranéennes confèrent aux vins blancs de Faugères une structure marquée par la minéralité et les senteurs de garrigue et d’épices. Pouvant être assemblés principalement à partir de grenache blanc, roussanne, marsanne et vermentino (appelé ici « rolle »), ils développent au nez des notes de fruits secs (amande), de fruits mûrs (abricot, pêche) et de miel. La fraîcheur reste bien présente grâce aux agrumes (pamplemousse, bergamote) et aux fleurs blanches (verveine, tilleul). En bouche, le vin est ample, rond et toujours soutenu par une grande minéralité. La finale est longue, saline et souvent épicée (anis).
À déguster de préférence dans les 2 à 5 ans après la mise en bouteille, le faugères blanc s’accorde particulièrement bien avec des poissons à chair ferme, comme un bar ou une daurade au fenouil, une poêlée de saint-jacques, un risotto à l’encre ou un fromage de chèvre du Sud, comme un pélardon.