Cette jeune appellation, reconnue en 1998, est un cas unique en Bourgogne : non seulement elle produit exclusivement des vins blancs secs, mais, ici, point de chardonnay, puisque la zone d’appellation et ses 55 hectares de vignes sont dédiés au cépage aligoté. Cet autre cépage bourguignon, probablement issu de croisements entre le pinot noir et l’ancestral gouais, aujourd’hui disparu, est ici la vedette. Représentant 6 % du vignoble bourguignon, l’aligoté a ici été travaillé et sélectionné pendant des décennies afin d’offrir à maturité le meilleur équilibre entre sucre et acidité.
Situé à cheval sur les communes de Bouzeron et de Chassey-le-Camp, le vignoble occupe deux coteaux orientés à l’est et à l’ouest. L’altitude relativement élevée, proche de 300 mètres, et la nature des sols essentiellement composés de marnes blanches conviennent particulièrement bien à l’aligoté. Généralement vinifié et élevé en cuve, ce dernier fait aussi, depuis quelques années, l’objet d’expériences fort concluantes d’élevage sous bois. En outre, dans un souci d’améliorer la qualité des vins de Bouzeron, les élevages se font de plus en plus longs et les rendements ont été sensiblement diminués.
L’aligoté de Bouzeron donne des vins toujours frais et iodés. Doté d’une robe claire aux reflets vert d’eau, il exprime toute sa fraîcheur dans des notes de fleurs blanches (aubépine), de citron et de silex. Bien que moins gras que les vins issus du chardonnay, les bouzerons sont assez denses en bouche, révélant un joli fruité et une belle persistance aromatique.
Parfait avec des huîtres et des poissons grillés ou pochés, le bouzeron s’accorde également très bien avec une blanquette de volaille ou de veau, un risotto aux champignons, un comté fruité ou un chèvre frais. Souvent consommé à l’apéritif et très jeune, il peut cependant évoluer très favorablement 3 à 5 ans en cave : il laissera alors s’exhaler des notes plus miellées.