Cette AOC reconnue en 1946 produit principalement des vins rouges issus du pinot noir. Cependant, une cinquantaine d’hectares (sur les 280 que compte la zone d’appellation) sont dédiés à la production de vins blancs issus du chardonnay. Cette proportion tend aujourd’hui à augmenter.
Le vignoble de Givry fut distingué, et précisément cadastré, dès le Moyen Âge. Par la suite, les vins de Givry connurent un essor important grâce à leur consommation aussi bien au sein de la papauté d’Avignon que de la Cour des rois de France, et d’Henri IV en particulier. La présence de très nombreux clos témoigne de la qualité des terroirs, reconnue depuis des siècles.
La vigne trouve ici un terroir homogène, reposant sur un substrat marno-calcaire très caillouteux. Elle occupe des coteaux moyennement pentus, regardant le levant ou le sud, principalement situés sur la commune de Givry et débordant sur les communes de Dracy-le-Fort au nord et Jambles au sud-ouest.
Le chardonnay se concentre sur les zones les plus calcaires et les plus hautes des coteaux, autour de 300 mètres d’altitude. La zone d’appellation compte aujourd’hui 38 climats classés en Premier Cru. Certains d’entre eux produisent des vins blancs remarquables. Citons par exemple le Clos Salomon, le Clos de la Servoisine, le Clos du Cras Long ou Les Champs Pourrot.
Les givrys présentent une robe jaune paille aux reflets légèrement dorés. Au nez, le chardonnay offre une belle expression, sur des notes d’agrumes (citron) et florales (acacia, tilleul, lys). Au fil des années, de jolis arômes miellés, de fruits secs et grillés (noisette) et de croissant chaud se développent. En bouche l’attaque est douce et laisse place à une matière dense, opulente et généreuse, qui s’équilibre avec la fraîcheur apportée par une belle trame acide.
Les vins s’accordent très bien avec des poissons, de mer comme d’eau douce (brochet par exemple). L’équilibre du givry s’allie volontiers avec des préparations en sauce (beurre blanc, sauce hollandaise). Sa fraîcheur citronnée fait merveille avec des mets iodés (huîtres, oursins), sans oublier les viandes blanches (une côte de veau aux girolles par exemple) et les fromages moelleux à pâte pressée, comme un saint-nectaire ou une tomme du Cantal.
Les premiers crus s’épanouissent facilement 6 à 8 ans en cave pour révéler toute leur richesse aromatique.