Cette AOC reconnue dès 1936 est exclusivement dévolue à la production de vins blancs issus du chardonnay. Située à la pointe méridionale de la Côte châlonnaise, elle couvre environ 320 hectares de vignes, à cheval sur les communes de Montagny, Buxy, Saint-Vallerin et Jully-lès-Buxy.
Bien que travaillé dès le XIIe siècle par les moines de Cluny, ce vignoble fut par la suite ignoré par les amateurs, trop loin peut-être des prestigieux vignobles de la côte de Beaune et du Mâconnais. Ce n’est qu’à partir des années 1930 et la création de la Cave coopérative de Buxy qu’il connut un nouvel essor. Les efforts de celle-ci pour faire reconnaître la qualité des vins de Montagny furent rapidement couronnés de succès puisque dès 1943, c’est la quasi-totalité de la zone d’appellation qui fut reconnue en Premier Cru. La cave de Buxy contrôle encore aujourd’hui près de la moitié de la production de l’AOC. Les premiers crus quant à eux ont fait l’objet de classifications plus précises, fonction des climats et terroirs, dans les années 1980. L’appellation compte aujourd’hui 49 climats classés en Premier Cru. Certains d’entre eux expriment la quintessence du montagny, comme Les Coères, Les Burnins, Les Chaniots ou Bonnevaux.
Le vignoble de Montagny occupe les pentes douces est et sud-est de collines aux origines jurassiques. Le substrat très qualitatif est argilo-calcaire, assez caillouteux, avec de nombreux bancs de marnes blanches. Du côté de Jully, au sud-est du vignoble, la vigne se développe sur des sols kimméridgiens, très similaires à ceux de Chablis. Elle s’étage globalement entre 250 et 400 mètres d’altitude.
Les vins de Montagny affichent une robe très limpide, jaune doré aux reflets verts, tendant avec l’âge vers le bouton-d’or. Au nez, le chardonnay délivre ici des notes délicates d’acacia, d’aubépine, de chèvrefeuille ou d’églantine. La fraîcheur s’exprime dans des notes agrumées de citronnelle tandis que le fruit se concentre sur des arômes de pêche ou de poire. En bouche, l’attaque est vive puis le vin révèle, dans une structure assez dense et solide, des arômes fruités et épicés soutenus par une trame minérale fort élégante.
Très agréable en apéritif, un montagny se marie bien avec un plateau de charcuteries, fumées en particulier. À table, il s’associe idéalement avec des viandes blanches en sauce ou grillées et bien sûr avec des crustacés et des poissons, notamment ceux de rivière – petite friture d’ablettes, carpe, perche, sandre ou brochet. À tester également avec une paella de Valence ! En fin de repas, son équilibre entre vivacité et persistance minérale le rend parfait pour accompagner comté, beaufort ou gruyère…