Connu et apprécié dès le haut Moyen Âge, le très ancien vignoble de la Côte châlonnaise sur le département de Saône-et-Loire prolonge vers le sud celui de la côte de Beaune. Il s’étend le long d’une bande étroite d’une trentaine de kilomètres de long, entre les vallées de la Dheune et de la Grosne de Chagny au nord et jusqu’à Saint-Gengoux-le-National au sud.
La vigne occupe environ 2 400 hectares, majoritairement plantée sur des coteaux à pentes douces, en privilégiant les expositions est et sud-est. La géologie est ici complexe : la poussée alpine a soulevé une partie du Morvan et donné naissance au horst du Mont-Saint-Vincent, lui-même entaillé de très nombreuses failles. Ce horst a conservé sa couverture sédimentaire jurassique au nord et à l’est sur ses contreforts jusqu’au contact avec la plaine de la Saône. Le vignoble repose sur une succession de collines du Jurassique constituant les contreforts du horst du Mont Saint-Vincent.
Le sol est composé de calcaires, de marnes blanches ou grises et d’argiles. Des éboulis de calcaires durs descendus des sommets recouvrent le sol et garantissent un bon drainage.
La Côte châlonnaise bénéficie d’un climat d’influence continentale à hivers relativement rigoureux et étés chauds. L’ensoleillement y est plutôt régulier et permet aux différents cépages d’atteindre une maturité suffisante.
Si la région produit une majorité de vins rouges, à partir de pinot noir, qui représente près des deux tiers de la production, deux cépages blancs y sont cultivés avec succès : le chardonnay, en particulier dans l’AOC Montagny qui lui est intégralement dédiée, et l’aligoté, qui bénéficie de sa propre AOC, Bouzeron.
On le sait peut-être moins, mais la Côte châlonnaise est également le berceau géographique du crémant de Bourgogne : au début du XIXe siècle, plusieurs négociants-éleveurs installés à Chalon-sur-Saône et propriétaires de vignes dans les zones de Rully et de Mercurey ont commencé à produire des vins à fines bulles, avec l’aide de viticulteurs champenois. Aujourd’hui encore, la Côte châlonnaise fournit les grandes maisons de crémant de Bourgogne en chardonnay, pinot noir et aligoté.
La Côte châlonnaise compte aujourd’hui 1 AOC régionale, Bourgogne Côte châlonnaise, et 5 AOC communales : Bouzeron, Givry, Mercurey, Montagny et Rully.
Grâce au travail des différents regroupements de vignerons, soucieux de faire reconnaître la qualité de leurs terroirs et de leur production face aux « stars » voisines de la côte de Beaune, le vignoble de la Côte châlonnaise a fait l’objet, dans les années 1980 en particulier, de mouvements importants de remembrement et de nouveaux classements de climats en Premier Cru. C’est ainsi que les différentes AOC de la Côte comptent aujourd’hui plus de 100 climats classés en Premier Cru.