Tenant son nom du « mont Chauve » qui surplombe les vignes, le montrachet est légitimement considéré comme le prince des vins blancs, le grand cru des grands crus ! Célébré depuis le Moyen Âge, sous l’égide des moines cisterciens de l’abbaye de Maizières puis des seigneurs de Chagny, ce grand cru n’occupe que 8 hectares pour une production annuelle d’à peine 30 000 bouteilles que les amateurs du monde entier s’arrachent à prix d’or.
La vigne, exposée à l’est (côté Puligny) et au sud (côté Chassagne) à mi-coteau, entre 250 et 270 mètres, rencontre ici un terroir exceptionnel de sols peu profonds, traversés de bancs de marnes rougeâtres, riches en oxyde de fer, sur un fond de calcaire dur du Bathonien. Pour parfaire l’ensemble, la vigne bénéficie ici d’un microclimat particulièrement doux qui permet au chardonnay d’atteindre une parfaite maturité.
Que dire de ce vin, d’un équilibre incomparable ? Le montrachet est un nectar sensuel, riche, avec beaucoup de matière. Son acidité est faible. Il développe au nez une palette aromatique dense, mêlant notes lactiques (beurre, croissant chaud), florales (fleurs blanches), de fruits secs (noisette, amande), de miel mais aussi des notes d’épices et d’agrumes qui lui confèrent sa finesse. Le montrachet est d’une incroyable persistance en bouche associant de puissants arômes fruités (abricot, poire) et minéraux (silex), et est tout en volupté et en onctuosité. Mais attention, un vin aussi exceptionnel nécessite d’être patient avant de le déguster et de savoir attendre au moins 8 à 10 ans. Dans les grands millésimes, sa capacité de garde est exceptionnelle, au-delà de 30 ou 40 ans…