Cette appellation historique, classée en AOC dès 1937, compte près de 50 hectares cultivés en chardonnay, soit un peu moins de 20 % de la production, majoritairement consacrée au pinot noir.
Comme en atteste la présence du château depuis le XIVe siècle, Savigny-lès-Beaune constitue un vignoble historique, longtemps propriété des ducs de Bourgogne puis des grandes abbayes voisines. Niché entre la montagne de Corton et la ville de Beaune, il s’étend le long du cône alluvial de la rivière Rhoin, sur des pentes moyennes entre 250 et 400 mètres d’altitude. L’exposition majoritaire sud-est ou nord-est le protège des fronts d’ouest humides et orageux.
Les meilleurs terroirs se situent d’une part, vers Pernand-Vergelesses, sur les coteaux argilo-calcaires brun-rouge très graveleux et à forte teneur en fer, d’autre part, vers Beaune, sur des pentes calcaires sur fond sableux. C’est ici que se concentrent les 22 climats classés en Premier Cru, qui peuvent tous produire en rouge et en blanc. Les parties basses des versants et la partie centrale du cône de déjection sont réservées à l’appellation communale.
Les 22 climats classés en Premier Cru sont :
- Aux Clous
- Aux Fourneaux
- Aux Gravains
- Aux Guettes
- Aux Serpentières
- Basses Vergelesses
- Bataillère
- Champ Chevrey
- La Dominode
- Les Charnières
- Les Hauts Jarrons
- Les Hauts Marconnets
- Les Jarrons
- Les Lavières
- Les Marconnets
- Les Narbantons
- Les Peuillets
- Les Rouvrettes
- Les Talmettes
- Les Vergelesses
- Petits Godeaux
- Redrescul
Parmi eux, certains climats ont acquis une très belle réputation, pour leur équilibre et la qualité de l’expression du terroir. On peut citer, côté Pernand, les premiers crus Vergelesses, Les Narbantons et Les Serpentières, et, côté Beaune, Les Peuillets, Les Marconnets, Les Hauts Jarrons et La Dominode.
Globalement, les vins blancs de l’AOC Savigny-lès-Beaune, produits à moins de 2 000 hectolitres par an, sont plutôt frais et limpides, et moins opulents que leurs voisins du sud de la côte de Beaune. Ils présentent des notes caractéristiques d’agrumes (citron, pamplemousse) et de fleurs blanches. L’élevage en fût d’au moins 6 mois renforce également le côté beurré, brioché, tant recherché dans le chardonnay bourguignon. Après une attaque vive, le vin offre en bouche un gras qui révèle minéralité et notes épicés (miel, cannelle).
Ces vins de gastronomie, qui peuvent, pour les meilleurs premiers crus, s’épanouir après 10 ans de garde voire davantage, s’accordent parfaitement avec des poissons nobles plats comme la sole ou le turbot, des poissons d’eau douce en sauce (sandre au beurre blanc, truite meunière ou aux amandes), et bien sûr de nombreux fromages, tels le comté, le gruyère, le cîteaux ou le chèvre frais.