La zone d’appellation Chablis, reconnue dès 1938, couvre près de 3 400 hectares le long de la vallée du Serein, pour une production annuelle moyenne de 160 000 hectolitres.
Le vignoble se déploie sur les nombreuses petites collines et combes, à mi-pente, entre 150 et 250 mètres d’altitude. Il bénéficie des sols marno-calcaires du Kimméridgien, si riches en fossiles d’huîtres (Exogyra virgula) et donnant au vin sa minéralité si typique. Les sols particulièrement bien drainants sont recouverts d’une fine couche caillouteuse, formée d’éboulis calcaires provenant du haut des coteaux. C’est ce terroir qui constitue le trait d’union entre les vins produits ici, tant il est vrai que le vignoble est par ailleurs très étendu, occupant des expositions très variées sur les deux rives de la vallée.
Si l’on essaie de caractériser les vins de l’AOC Chablis, on peut noter qu’ils présentent une robe limpide et brillante, aux reflets verts, et un nez à la fois vif et minéral. Ici, avec les notes de fleurs blanches (tilleul, acacia), celles de silex, de pierre mouillée, de citron et de pomme verte dominent souvent le premier nez. Après aération, elles s’accompagnent d’arômes nettement plus épicés (menthe poivrée, réglisse) et d’arômes végétaux (sous-bois, mousseron, herbe séchée). Selon la nature de l’élevage sous bois, des notes lactiques (beurre, croissant chaud) peuvent compléter la palette aromatique.
Le chablis est vif en bouche et conserve longtemps sa fraîcheur et sa finesse. La finale minérale parachève un tableau très élégant. Il dispose d’une bonne aptitude au vieillissement : il ne faut pas hésiter à le laisser s’épanouir en cave pendant 5 à 8 ans.
À table, au-delà des poissons grillés, pochés ou en terrine, le chablis, par sa tension et sa nature épicée, s’accorde parfaitement avec des plats exotiques, au curry ou aux épices tandoori. Il se marie également très bien, en fin de repas, avec un chèvre frais ou un fromage à pâte pressée (beaufort, comté).