A travers ce voyage sur la route des blancs, j’aimerais vous livrer quelques clés pour mieux connaître, comprendre et, j’espère, apprécier, l’extraordinaire diversité de la production française de vins blancs.
Disons-le tout net : en France, que ce soit sur les cartes des restaurants ou dans les rayons des cavistes, les blancs sont encore trop souvent réduits à la portion congrue. Moins d’une bouteille sur cinq consommée chez nous l’est en blanc, bien moins que chez nos voisins allemands ou anglais, pour ne citer qu’eux.
Certains préjugés sur les vins blancs ont encore la vie dure… Non, le vin blanc ne se boit pas nécessairement très frais. Oui, un vin blanc peut extraordinairement bien vieillir. Non, le vin blanc n’a rien de spécifiquement féminin. Oui, de nombreux vins blancs s’accordent magnifiquement bien avec viandes et fromages. Non, les fines bulles ne sont pas réservées à l’apéritif ou au dessert. Oui, les blancs moelleux peuvent sublimer bien d’autres mets que le foie gras…
Depuis les années 1980, nous assistons dans le vignoble français à une prise de conscience de la nécessité d’en finir avec une viticulture intensive, qui a trop longtemps sévi pour aboutir à une standardisation du goût du vin et à la mise entre parenthèses de la notion même de terroir.
Dans ce contexte de retour à une expression juste et naturelle des terroirs dans le vin, les blancs ne cessent de prendre une place grandissante. De nombreux artisans-vignerons explorent de nouveaux territoires et contribuent ainsi à faire revivre des cépages oubliés, à redonner à certaines appellations, tombées dans l’oubli ou galvaudées par des décennies de « course aux rendements », leurs lettres de noblesse, et même à en faire reconnaître de nouvelles, qui accordent une place prépondérante aux blancs.
Chardonnay, riesling, chenin, sauvignon bien sûr… mais aussi clairette, marsanne, rolle, jacquère, melon de bourgogne, courbut, muscadelle, bourboulenc, mauzac, pinot gris, roussanne… l’encépagement en raisins blancs est aujourd’hui d’une incroyable diversité. Les vinifications aussi : secs ou moelleux, avec ou sans macération, en vin tranquille ou effervescent, ouillés ou non, la production de vins blancs ne cesse d’explorer de nouvelles voies et de nous proposer des expériences gustatives aux infinies nuances…
Ce constat, que mes nombreux voyages dans nos vignobles m’ont permis d’affiner, m’amène à vous proposer ce « tour de France » des terroirs et des appellations faisant la part belle aux vins blancs. Bien sûr, ce guide ne prétend pas être exhaustif (il eût fallu plusieurs épais volumes !) mais il vous permettra de mieux vous repérer dans une production désormais aussi foisonnante que très qualitative. Amateurs avertis ou néophytes curieux, j’espère que vous trouverez ici de quoi nourrir votre curiosité et découvrir de nouveaux terroirs, aussi passionnants les uns que les autres.
Pour celles et ceux qui souhaiteraient acheter le livre « La Route des Blancs, à la découverte des terroirs et des appellations de France », je vous donne rendez-vous dans toutes les bonnes librairies ou directement sur le site des Editions Eyrolles.
Il me reste à vous souhaiter un excellent voyage sur la Route des Blancs…
Emmanuel Abadie, co-fondateur de La Route des Blancs.