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Situées de part et d’autre d’une combe, au cœur de l’amphithéâtre naturel que forme le petit vignoble du Camin Larredya, les deux parcelles de La Virada s’étendent sur un hectare et demi, juste en contrebas de la maison familiale. Ici la vigne fut complantée dans les années 1980, à parts égales, de gros manseng, petit manseng et petit courbu, auxquels s’ajoutent environ 20% du traditionnel camaralet, trop longtemps oublié par les vignerons béarnais. Un cépage remis au goût du jour par un grand nom de la vigne, qui a fait bouger les lignes en arrivant dans ses « Jardins de Babylone » jurançonnais et inspiré Jean-Marc : Didier Dagueneau.
Jean-Marc Grussaute cherche dans cette cuvée parcellaire une expression racée du terroir argilo-siliceux, sur ce fameux sous-sol de poudingues, ces roches sédimentaires déposées par les rivières et anciens glaciers pyrénéens, typiques de la partie orientale du terroir jurançonnais.
Tout l’enjeu consiste à trouver le juste équilibre entre la richesse aromatique apportée par les cépages locaux, autour des agrumes, des fruits blancs et jaunes et des notes exotiques, et l’intensité minérale du sol qui affine le vin et lui donne sa fraîcheur et cette trame sapide, épicée, à la fois énergique et d’une grande élégance. Sur ce millésime 2023 resplendissant, les équilibres sont somptueux.
Après un élevage en foudre, d’une redoutable habileté, cette Virada révèle aujourd’hui tout l’éclat aromatique que l’on attend d’un grand Jurançon Sec, entre foisonnement épicé et générosité fruitée, le tout baignant dans une atmosphère fraîche et dynamisante, évoquant des rivières de montagne aux eaux cristallines. Rapidement, les vagues de fruits frais ou confits jaillissent du verre : jus d’ananas et confiture d’abricot, pulpe d’orange et mangue rôtie, pâte de coing et fruit de la passion, c’est une joyeuse et entraînante farandole qui s’offre à nos sens en éveil. Quelques notes de jasmin, de fleur d’oranger et d’huile de noisette rendent le propos plus voluptueux encore. Avant que l’on ne distingue, au loin, quelques épices rappelant le curcuma, une poudre de curry, la réglisse et le musc blanc.
La bouche n’est pas en reste, à la fois généreuse et stimulante. Le sol apporte de la densité et un grain serré, très accrocheur sur les papilles. Les saveurs d’ananas, de pâte d’abricot, de mangue, de gelée de pamplemousse ou de gâteau au fruit de la passion sont relevées par une trame épicée revigorante, autour du poivre Sichuan aux nuances mentholées, du safran, du curcuma et de la noix de muscade. La finale, dense, concentrée et imprégnée par le socle rocheux, offre une persistance impressionnante, dans une association parfaitement équilibrée d’expression fruitée et de vibration pierreuse.
Un vin clairement taillé pour la table qui sera aussi à l’aise sur de véritable spaghetti alla carbonara, qu’une darne de saumon ou de turbot à la Béarnaise. Plus tard, on misera volontiers sur une blanquette de veau.
Date de disponibilité:
97/100
A propos du domaine : La mort du père ramène Jean-Marc Grussaute aux attaches terriennes de son Béarn natal, à ce vignoble de Jurançon balbutiant, dont les terrasses ont été reconquises par la génération précédente. Le domaine Camin Larredya produit alors des fraises et cultive quelques rangs de vignes dont le raisin est porté à la coopérative. Il y fait son apprentissage tout en jouant au rugby pendant dix ans à la Section Paloise. Il abandonne l’ovalie, passe en bio, change de camp, de réseau, d’interlocuteurs et de méthode. Il n’en utilise d’ailleurs aucune, se fiant à son instinct et au petit manseng, socle de la singularité et de l’avenir de Jurançon. Il plante des sélections massales, affine ses maturités, ses assemblages et ses élevages. Dans cette même logique, il se passionne pour les grands terroirs qu’il repère sur les cartes : Clos Joliette d’abord ; puis Côte Blanche, sa révélation. Pour elle, il dompte la pente et, en six ans à peine, apporte la preuve de l’exceptionnelle qualité du terroir. Ses projets prennent souvent la forme de performances. Et pourquoi pas un rouge à Jurançon ? À gauche de la Côte Blanche, là où la pente met les hommes au supplice, Jean-Marc a planté 50 ares de bouchy (nom local du cabernet franc) issu de sélections massales ligériennes. Outre le talent, le vigneron de l’année 2023 possède cette détermination qui lui permet d'aller là où d’autres reculent, faisant par là même rayonner toute une région.
93/100
Ce Jurançon à la robe mordorée nous plonge dans l’irrésistible volupté d’un grand moelleux. Il nous livre une partition originale pétrie d’air pyrénéen, de foehn estival et de manseng passerillé à la pureté étincelante. On est subjugué par son équilibre entre suavité et acidité, ampleur caressante et tension épicée. Un vin de chair et de plaisir.
Ce Costa Blanca affirme son statut aussi incontournable que singulier. Magnifiant un rare terroir calcaire sur les pentes abruptes de Lasseube, il se livre dans un registre mêlant douceur florale, volume considérable du fruit et une fabuleuse énergie acidulée. Il marie la vivacité de l’eau d’un torrent avec des accents orientaux. Superbe.
On aime ce moelleux élégant et lumineux, habité par l’expression empyreumatique et stimulante du sol. La douceur des fruits à noyau et des agrumes confits se marie avec d'innombrables épices regardant vers un Orient aux couleurs chatoyantes. Son bouquet sophistiqué, sa bouche profonde imprégnée de sol, sa persistance majuscule nous séduisent.
Subtil et de grande classe, s’exprimant dans le registre de la fraîcheur, le vin ne cesse de gagner en sensualité et en gourmandise au fil de son aération. Entre ananas, mangue, poire et abricot, fleurs cristallisées, lys et frésia, miel fin et frangipane, le vin se déploie en majesté, porté par une irrésistible onde épicée. Idéal sur des ris de veau...
Ce rarissime Iranja 2020, vin orange obtenu à partir de petit manseng passerillé, constitue une expérience unique de dégustation, qui vous fera voyager, au nez comme en bouche, dans des contrées lointaines rarement visitées. Un véritable mirage, à l'aromatique envoûtante et la profondeur insondable, produit à 600 bouteilles seulement.