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30 ans déjà que Jean-Marc Grussaute élabore dans son petit coin de paradis au pied des Pyrénées des Jurançons unanimement reconnus par la planète vin. Alors que d’autres pourraient être tentés de se reposer sur leurs lauriers, Jean-Marc continue d’innover et de chercher de nouvelles expressions de ces terroirs béarnais qu’il aime tant. Aussi s’est-il mis en tête d’élaborer, sur le millésime 2015, son premier vin orange, le déjà culte et introuvable Iranja ! Son idée : en revenant aux sources d’une vinification ancestrale, sans pressurage, avec peaux et rafles, en amphore, il cherche à capter la quintessence du fruit et de tout ce que la plante a pu extraire du sol et du sous-sol.
Jean-Marc a d’abord réalisé une sélection extrêmement minutieuse de petit manseng, issu des plus vieilles vignes du domaine, qu’il a laissé lentement passeriller sur pied en profitant au maximum des belles arrière-saisons que le climat du piémont pyrénéen lui réserve souvent. S’inspirant de très anciennes traditions (dont on trouve déjà des traces dans l’Antiquité, du côté du Caucase, puis, plus récemment, dans le Nord de l’Italie), Jean-Marc a opté pour une vinification très douce, en amphore de terre cuite, avec un pigeage a minima : il laisse infuser son petit manseng avec rafles et peaux, afin que le vin se charge en tannins. Cet Iranja poursuit ensuite son élevage par un passage de quelques mois en fûts, sans bois neuf.
Dès son premier milélsime, en 2015, la consécration fut au rendez-vous : le vin obtenant pour la Revue du Vin de France le score parfait de 100 points, excusez du peu ! Depuis, ce fascinant Iranja ne déçoit jamais, par sa complexité aromatique, sa droiture et sa profondeur de bouche. Ce millésime 2020 ne fait pas exception, bien au contraire. Goûté à 3 reprises sur l’année passée, d’abord en élevage puis en bouteille, nous avons à chaque fois été éblouis par sa fascinante palette aromatique et la qualité de son équilibre en bouche. Sa trame minérale et sa parfaite acidité font totalement oublier les très faibles sucres résiduels : nous sommes ici aux antipodes d’un Jurançon demi-sec ou moelleux. Nous sommes bien sur une autre planète !
Feuille de tabac, carvi, une nuance de curry et de cannelle, fleurs séchées, thé fumé, fèces de cacao torréfiées, gentiane, écorces de citron et de mandarine confites, parfums de sous-bois et de racines mycorhizées, fruits secs, miel, résine de pin, mais aussi quelques notes évoquant la datte, le pruneau, la peau d’abricot, les prunes ou les mirabelles à l’eau de vie et la mangue séchée, on plonge ici dans des contrées olfactives singulières, envoûtantes et sans cesse renouvelées au fur et à mesure que le vin s’aère.
Même long et incroyable voyage en bouche, où le vin n’en finit pas de vous surprendre, tantôt puissant et corsé, puis incisif et traçant, tantôt velouté, sa légère sucrosité caressant le palais avec volupté, avant qu’une salinité revigorante et des amers puissants et bien intégrés, évoquant l’orange amère, la gentiane et le quinquina, excitent à nouveau vos papilles. On finit sur une touche mentholée très rafraîchissante. Que dire de la longueur en bouche : la finale est tout simplement interminable.
Cet Iranja 2020 constitue une expérience rare dont vous vous souviendrez longtemps. Une seule ombre au tableau, ce petit joyau relève presque du mirage tant il vous sera difficile de le dénicher : moins de 600 bouteilles ont été produites.
Date de disponibilité:
96/100
A propos du domaine : La mort du père ramène Jean-Marc Grussaute aux attaches terriennes de son Béarn natal, à ce vignoble de Jurançon balbutiant, dont les terrasses ont été reconquises par la génération précédente. Le domaine Camin Larredya produit alors des fraises et cultive quelques rangs de vignes dont le raisin est porté à la coopérative. Il y fait son apprentissage tout en jouant au rugby pendant dix ans à la Section Paloise. Il abandonne l’ovalie, passe en bio, change de camp, de réseau, d’interlocuteurs et de méthode. Il n’en utilise d’ailleurs aucune, se fiant à son instinct et au petit manseng, socle de la singularité et de l’avenir de Jurançon. Il plante des sélections massales, affine ses maturités, ses assemblages et ses élevages. Dans cette même logique, il se passionne pour les grands terroirs qu’il repère sur les cartes : Clos Joliette d’abord ; puis Côte Blanche, sa révélation. Pour elle, il dompte la pente et, en six ans à peine, apporte la preuve de l’exceptionnelle qualité du terroir. Ses projets prennent souvent la forme de performances. Et pourquoi pas un rouge à Jurançon ? À gauche de la Côte Blanche, là où la pente met les hommes au supplice, Jean-Marc a planté 50 ares de bouchy (nom local du cabernet franc) issu de sélections massales ligériennes. Outre le talent, le vigneron de l’année 2023 possède cette détermination qui lui permet d'aller là où d’autres reculent, faisant par là même rayonner toute une région.
Ce Jurançon à la robe mordorée nous plonge dans l’irrésistible volupté d’un grand moelleux. Il nous livre une partition originale pétrie d’air pyrénéen, de foehn estival et de manseng passerillé à la pureté étincelante. On est subjugué par son équilibre entre suavité et acidité, ampleur caressante et tension épicée. Un vin de chair et de plaisir.
Ce Costa Blanca affirme son statut aussi incontournable que singulier. Magnifiant un rare terroir calcaire sur les pentes abruptes de Lasseube, il se livre dans un registre mêlant douceur florale, volume considérable du fruit et une fabuleuse énergie acidulée. Il marie la vivacité de l’eau d’un torrent avec des accents orientaux. Superbe.
On aime ce moelleux élégant et lumineux, habité par l’expression empyreumatique et stimulante du sol. La douceur des fruits à noyau et des agrumes confits se marie avec d'innombrables épices regardant vers un Orient aux couleurs chatoyantes. Son bouquet sophistiqué, sa bouche profonde imprégnée de sol, sa persistance majuscule nous séduisent.
Subtil et de grande classe, s’exprimant dans le registre de la fraîcheur, le vin ne cesse de gagner en sensualité et en gourmandise au fil de son aération. Entre ananas, mangue, poire et abricot, fleurs cristallisées, lys et frésia, miel fin et frangipane, le vin se déploie en majesté, porté par une irrésistible onde épicée. Idéal sur des ris de veau...
Sur ce millésime pourtant frais et tardif, ce Virada impressionne par la maturité gourmande de son fruit et son intensité épicée qui s’affirme au fil de l’aération. Abricot, poire Williams, coing, ananas et mangue, note camphrée de bergamote, énergie des agrumes, puissance d’une roche en fusion, élan poivré, citronné et anisé : quelle complexité !