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La Part Davant illustre de bien belle façon la qualité des équilibres d’un millésime 2023 qui ne fut pourtant pas de tout repos à la vigne, entre les averses de grêle au printemps, et la forte pression du mildiou, en juin surtout. Heureusement, l’été sec et ensoleillé a permis d’atteindre de belles maturités, avec des raisins peu nombreux mais expressifs, concentrés et aromatiques.
Cette cuvée est issue de vignes plantées par Jean-Marc, dès son arrivée au domaine à la fin des années 1980, sur la partie orientale du vignoble familial. Ici, les 3 principaux cépages de l’appellation se côtoient : le gros manseng domine l’assemblage, complété de petit manseng. Pour parfaire les équilibres et affirmer la complexité aromatique du vin, en apportant des parfums floraux et épicés, Jean-Marc intègre également dans cette cuvée environ 15% de Petit Courbu.
Les différentes parcelles sont orientées au Sud, entre 250 et 300 mètres d’altitude, et plutôt protégées des courants d’Ouest. Ces conditions, additionnées à l’effet de foehn – ce vent de fin d'été et d’automne, chaud et asséchant, généré par la proximité du massif pyrénéen – permettent à ces cépages tardifs d’atteindre une parfaite maturité. En 2023, les vendanges ont démarré peu après la mi-septembre, à un moment où les nuits plus fraîches avaient permis de parfaire les équilibres des fruits, entre intensité aromatique et acidités.
Dans sa recherche du juste équilibre entre richesse des arômes et finesse de texture, Jean-Marc fait le choix d’un pressurage direct, doux et long, pour deux tiers des raisins, et d’une macération pelliculaire d’un à deux jours pour le reste. En outre, afin de conserver pureté d’expression et fraîcheur, Jean-Marc élève ensuite son vin sur lies 8 mois en barriques et surtout en foudres, avec quasiment pas de bois de neuf (5% à peine des fûts).
On l’aura compris : avec Jean-Marc, la cuvée qui vous fait entrer dans la gamme du Domaine n’est certainement un « petit vin », mais bien au contraire, le porte-étendard du Domaine, un vin qui affirme d’emblée un style et un niveau d’exigence hors du commun.
Le nez, d’abord discret, s’ouvre dans un registre frais et subtil. On reconnaît l’ananas et la poire, le raisin blond et l’abricot. Progressivement, un voile floral, suave et charmeur, s’élève du verre, autour de parfums de fleurs cristallisées, de frésia ou de lys. A l’aération prolongée, la belle sensualité des arômes s’affirme : les parfums de mangue croisent maintenant des notes gourmandes de frangipane et de pâte feuilletée.
La bouche, au toucher particulièrement soyeux, révèle de succulents fruits en coulis, autour de l’ananas, l’orange et la mangue. On pense aussi à une confiture de mirabelle ou d’abricot, à un jus de pomme Reinette, pour un vin qui goûte résolument sec. Une pointe de bergamote annonce un cœur de bouche porté par une puissante onde épicée où se mêlent safran, clou de girofle, un peu de cumin, une déclinaison de poivres lointains et même une touche délicate de ras el-hanout. Les contours sont précis, ciselés. L’intégration du sol est juste parfaite, apportant à la finale son relief étiré et sa sapidité. L’allonge du vin est impressionnante à ce niveau.
Cette Part Davant, à la fois élégante, charmeuse et pleine de vie, épousera parfaitement une blanquette de veau ou des ris de veau crousti-fondants dans un caramel d’agrumes. Autre option, après 4 ou 5 ans de cave, un boudin blanc truffé. Dans un goût plus exotique, ce succulent Jurançon sec devrait également bien se marier avec un poulet grillé au miel et à la citronnelle.
Date de disponibilité:
94/100
A propos du domaine : Fer de lance de Jurançon, ce domaine conduit en agriculture biologique et en biodynamie est la figure incontournable de l'appellation, incarnée par son propriétaire Jean-Marc Grussaute. Ses meilleures terrasses donnent un vin exceptionnellement riche et subtil, à un prix encore accessible. L'ensemble de la gamme, aussi bien en sec qu'en moelleux, est d'un niveau admirable.
95/100
Ce Jurançon à la robe mordorée nous plonge dans l’irrésistible volupté d’un grand moelleux. Il nous livre une partition originale pétrie d’air pyrénéen, de foehn estival et de manseng passerillé à la pureté étincelante. On est subjugué par son équilibre entre suavité et acidité, ampleur caressante et tension épicée. Un vin de chair et de plaisir.
Ce Costa Blanca affirme son statut aussi incontournable que singulier. Magnifiant un rare terroir calcaire sur les pentes abruptes de Lasseube, il se livre dans un registre mêlant douceur florale, volume considérable du fruit et une fabuleuse énergie acidulée. Il marie la vivacité de l’eau d’un torrent avec des accents orientaux. Superbe.
On aime ce moelleux élégant et lumineux, habité par l’expression empyreumatique et stimulante du sol. La douceur des fruits à noyau et des agrumes confits se marie avec d'innombrables épices regardant vers un Orient aux couleurs chatoyantes. Son bouquet sophistiqué, sa bouche profonde imprégnée de sol, sa persistance majuscule nous séduisent.
Ce rarissime Iranja 2020, vin orange obtenu à partir de petit manseng passerillé, constitue une expérience unique de dégustation, qui vous fera voyager, au nez comme en bouche, dans des contrées lointaines rarement visitées. Un véritable mirage, à l'aromatique envoûtante et la profondeur insondable, produit à 600 bouteilles seulement.
Sur ce millésime pourtant frais et tardif, ce Virada impressionne par la maturité gourmande de son fruit et son intensité épicée qui s’affirme au fil de l’aération. Abricot, poire Williams, coing, ananas et mangue, note camphrée de bergamote, énergie des agrumes, puissance d’une roche en fusion, élan poivré, citronné et anisé : quelle complexité !