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Nous entrons avec ce Jurançon Au Capceu au pays des grands moelleux, élégants, profonds et chatoyants, imprégnés d’une minéralité subtile et d’une belle énergie, comme ceux que l’on trouve dans les meilleurs vignobles et les meilleurs domaines, du côté du Sauternais, de Vouvray ou de quelques grands crus alsaciens ou allemands, en vendange tardive.
La parcelle de petit manseng qui produit cette cuvée se situe sur la partie haute de la colline, à plus de 300 mètres d’altitude. Avec son orientation est et sud, elle bénéficie de l’effet de foehn et de ses vents chauds, fréquents pendant l’été et l’automne : les conditions sont idéales pour une sur-maturation lente du raisin jusqu’à un début de passerillage.
En 2022, après un été chaud et lumineux, l’arrière-saison est restée plutôt sèche et bien ensoleillée. Les nuits plus fraîches ont permis à la sur-maturité de s’installer tranquillement tout en préservant un superbe état sanitaire des raisins (en évitant le développement du botrytis). La récolte se fait manuellement, à la fin du mois d’octobre, par tries successives : on ne garde que les raisins les plus concentrés et légèrement séchés, Jean-Marc cherchant la quintessence aromatique du petit manseng passerillé.
Vient ensuite le temps de la vinification sur levures indigènes, après une phase de 48 heures environ de macération pelliculaire, et de l’élevage en fûts et foudres, pendant une bonne année. Comme toujours, Jean-Marc ne cherche pas à accentuer la richesse naturelle du vin, mais plutôt à souligner, dans une certaine épure, tous les éléments du sol et de l’air que le raisin a su capter, à commencer par cette minéralité saline et délicatement poivrée tout à fait caractéristique.
Jean-Marc livre avec ce Capceu un vin voluptueux, sensuel mais porté par une énergie tellurique, puissamment épicée, qui soulève cette matière dense, texturée, avec une facilité confondante. Les arômes jaillissent littéralement du verre, dès la première agitation, sur des évocations de pâtisseries complexes, de tarte à l’abricot, de baklava, de confiture de mirabelle, de coulis de mangue, d’huile de bergamote, d’orange et de mandarine confites, de suc de violette, de jasmin et de camomille. Le beau cortège de fruit s’anime autour d’une trame épicée révélant de puissantes notes de poivre de poudre de curry, de safran et de ras el-hanout. On met le cap vers des paysages orientaux, aux couleurs chatoyantes. Plus le vin s’aère, plus la dimension sucrée s’efface devant l’expression épicée du sol, allant jusqu’au piment.
On retrouve en bouche cette sensation d’intensité et d’énergie, comme si la montagne pyrénéenne s’érigeait devant nos yeux ébahis. On se régale de saveurs onctueuses de mangue rôtie, de pêche jaune flambée, de gelée de mirabelles et de pomme d’Amour. On pense aussi à une liqueur de mandarine impériale ou une délicieuse crêpe Suzette. Mais l’omniprésence des épices donne à l’ensemble une complexité phénoménale. Ras el-hanout, poivre Sichuan, safran ou clou de girofle virevoltent sur les papilles ! Sur la finale, l’amertume tonique des écorces d’agrumes finit de nous faire oublier la sucrosité du vin. La persistance est phénoménale : la longue finale pénètre au plus profond de nos sens et nous habite de longues secondes.
Résolument gastronomique, voici le compagnon idéal d’un foie gras du Sud-Ouest poêlé, servi avec un chutney de mangue ou des figues rôties au beurre. Mais vous pouvez bien sûr repousser les frontières avec un moelleux de ce niveau et mettre alors le cap sur un curry de gambas ou de lotte, ou un cari réunionnais de poulet. En fin de repas, commencez par un Roquefort ou un Bleu des Causses avant d’enchaîner sur un clafoutis auxa bricots, un soufflé au Grand Marnier ou une crêpe Suzette.
Au Capceu confirme avec brio son statut de moelleux indispensable dans tout bonne cave. Un grand vin, à un prix plus que raisonnable, signé par le Vigneron de l'année 2023 pour la Revue du Vin de France !
Date de disponibilité:
96/100
A propos du domaine : La mort du père ramène Jean-Marc Grussaute aux attaches terriennes de son Béarn natal, à ce vignoble de Jurançon balbutiant, dont les terrasses ont été reconquises par la génération précédente. Le domaine Camin Larredya produit alors des fraises et cultive quelques rangs de vignes dont le raisin est porté à la coopérative. Il y fait son apprentissage tout en jouant au rugby pendant dix ans à la Section Paloise. Il abandonne l’ovalie, passe en bio, change de camp, de réseau, d’interlocuteurs et de méthode. Il n’en utilise d’ailleurs aucune, se fiant à son instinct et au petit manseng, socle de la singularité et de l’avenir de Jurançon. Il plante des sélections massales, affine ses maturités, ses assemblages et ses élevages. Dans cette même logique, il se passionne pour les grands terroirs qu’il repère sur les cartes : Clos Joliette d’abord ; puis Côte Blanche, sa révélation. Pour elle, il dompte la pente et, en six ans à peine, apporte la preuve de l’exceptionnelle qualité du terroir. Ses projets prennent souvent la forme de performances. Et pourquoi pas un rouge à Jurançon ? À gauche de la Côte Blanche, là où la pente met les hommes au supplice, Jean-Marc a planté 50 ares de bouchy (nom local du cabernet franc) issu de sélections massales ligériennes. Outre le talent, le vigneron de l’année 2023 possède cette détermination qui lui permet d'aller là où d’autres reculent, faisant par là même rayonner toute une région.
Ce Jurançon à la robe mordorée nous plonge dans l’irrésistible volupté d’un grand moelleux. Il nous livre une partition originale pétrie d’air pyrénéen, de foehn estival et de manseng passerillé à la pureté étincelante. On est subjugué par son équilibre entre suavité et acidité, ampleur caressante et tension épicée. Un vin de chair et de plaisir.
Ce Costa Blanca affirme son statut aussi incontournable que singulier. Magnifiant un rare terroir calcaire sur les pentes abruptes de Lasseube, il se livre dans un registre mêlant douceur florale, volume considérable du fruit et une fabuleuse énergie acidulée. Il marie la vivacité de l’eau d’un torrent avec des accents orientaux. Superbe.
Subtil et de grande classe, s’exprimant dans le registre de la fraîcheur, le vin ne cesse de gagner en sensualité et en gourmandise au fil de son aération. Entre ananas, mangue, poire et abricot, fleurs cristallisées, lys et frésia, miel fin et frangipane, le vin se déploie en majesté, porté par une irrésistible onde épicée. Idéal sur des ris de veau...
Ce rarissime Iranja 2020, vin orange obtenu à partir de petit manseng passerillé, constitue une expérience unique de dégustation, qui vous fera voyager, au nez comme en bouche, dans des contrées lointaines rarement visitées. Un véritable mirage, à l'aromatique envoûtante et la profondeur insondable, produit à 600 bouteilles seulement.
Sur ce millésime pourtant frais et tardif, ce Virada impressionne par la maturité gourmande de son fruit et son intensité épicée qui s’affirme au fil de l’aération. Abricot, poire Williams, coing, ananas et mangue, note camphrée de bergamote, énergie des agrumes, puissance d’une roche en fusion, élan poivré, citronné et anisé : quelle complexité !