Plateaux et collines qui forment les terroirs d'altitude des Hautes-Côtes de Beaune sont incontestablement devenus le nouvel Eldorado des grandes signatures de la Bourgogne. Théo et Vincent Dancer, Benoît Riffault (pour le Domaine Etienne Sauzet), Pierre-Yves Colin-Morey… on ne compte plus les vignerons de renom qui ont jeté leur dévolu sur ces terroirs argilo-calcaires situés à 400 mètres d'altitude et plus, sur le plateau dominant la Côte de Beaune. tous sont pleinement conscients que le réchauffement climatique à l’œuvre en Bourgogne réserve à ces vignes un avenir radieux.
Avec ce premier millésime de Bourgogne Hautes-Côte de Beaune 2022, François Mikulski rejoint cette liste déjà longue et particulièrement enthousiasmante ! Un vin né de vignes cultivées en Bio sur les communes de Nolay et Meloisey. Lorsque nous l’avons goûté au Domaine début novembre dernier, ce vin nous est apparu comme une évidence : impossible de ne pas en faire profiter la communauté fidèle et toujours plus nombreuse des amateurs de blancs signés Mikulski. Sur ce millésimé 2022 rayonnant, de chair savoureuse et d’énergie fuselée, le fruit et le terroir d’altitude des Hautes-Côtes sont magnifiés.
On ne présente plus François Mikulski mais revenons quand même en quelques lignes sur un parcours atypique qui a fait de François une des signatures les plus recherchées par tous les amateurs de grands blancs de Bourgogne. « Un bon vin est un vin qui est bu » : Marie-Pierre et François Mikulski, eux-mêmes très « fines gueules », aiment souvent rappeler cet adage... Loin des modes et des mouvements spéculatifs autour des grands vins de la Côte de Beaune, les Mikulski continuent à tracer leur sillon à Meursault, guidés par une démarche centrée sur l’authenticité et la pureté des vins, qui doivent, pour eux, révéler avec élégance, tension et précision l’identité de chaque terroir.
Quel chemin parcouru depuis les années 1980, où François commence à apprendre vraiment la vigne et le vin auprès de son oncle, Pierre Boillot. Difficile de résumer ce parcours exceptionnel, mais ce que l’on peut dire, c’est qu’en 30 ans, ses Meursaults sont entrés dans le cercle fermé des plus grands bourgognes blancs, loués par la critique internationale, les meilleurs sommeliers et les amateurs les plus avertis. Exploitant aujourd’hui près de 10 hectares, principalement situés dans le finage de Meursault, François et Marie-Pierre sont toujours restés fidèles à quelques principes à la fois simples et pourtant essentiels.
D’abord la conviction que le vin se fait à la vigne, que c’est en vivant au cœur de ses parcelles que l’on capte l’expression juste des terroirs. Tout au long du cycle végétatif, François ne cesse d’observer, de réfléchir, de déduire et d’agir en conséquence, sans rien s’interdire « par principe ». Il suffit de constater la vitalité de sa fameuse parcelle de Meursault-Charmes plantée en 1913, où les vignes d’un âge canonique continuent à produire de superbes raisins avec une régularité presque métronomique, pour comprendre que le soin pratiqué à la vigne est ici le bon!
Ensuite, en dépit de débats parfois stériles qui agitent la Côte de Beaune, ce qui compte pour François, c’est la juste maturité des raisins, celle qui ne ment pas sur le millésime et en porte les messages. Ni sous-maturité, en vogue chez certains, ni sur-maturité revendiquée par d’autres, François ne s’est jamais trouvé le premier à vendanger, ni le dernier, se laissant guider avant tout par le goût et les sensations que lui procurent les raisins avant d’être cueillis, à la vue, au toucher et en bouche.
Enfin, malgré l’engouement quasi-général pour les élevages très boisés au milieu des années 1990, François est resté fidèle à son approche très économe en bois neuf : jamais plus de 25% et même 20% le plus souvent…
Tout ceci ne peut évidemment résumer ce qui fait le style Mikulski, mais chaque chose y contribue certainement un peu. Au final, le résultat est grand, très grand même : des vins droits et purs, ciselés et élégants, jamais démonstratifs mais toujours taillés pour une belle garde et une gastronomie raffinée. Ici, il n y a pas de « petit » vin, il y a des vins plus ou moins complexes, certes, mais chacun porte en lui le sol, l’exposition, l’âge des vignes ou la météo de l’année. Chaque vin a une âme et cette âme nous transporte.
François, solidement épaulé depuis 2015, à la vigne et à la cave, par son gendre, Thomas Boccon, signe une série de millésimes impressionnants de régularité et d’envergure. Ce rayonnant millésime 2022 ne fait pas exception, bien au contraire : somptueux dans ses équilibres, expressif et charmeur, il fera date. Sensuels, profonds, vivants et énergiques, les vins offrent une lecture précise er nuancée de chaque terroir.
Après une année 2021 particulièrement éprouvante à la vigne, qui s’est soldée par des rendements historiquement bas, 2022 avait de quoi redonner le sourire à François, Thomas et leur petite équipe, toujours aussi soudée. Pourtant, la saison a démarré avec une belle frayeur en avril : des températures négatives ont fait craindre un bis repetita, après le gel dévastateur de l’année précédente. Heureusement, le temps resté sec et venteux a permis d’éviter tout dégât dans les vignes. Le mois de mai fut ensuite marqué par un temps ensoleillé et chaud, le thermomètre flirtant avec les 30° dès le 15 mai : des conditions idéales pour une floraison sereine. La pluie est revenue en juin, avec une succession d’averses orageuses qui ont permis de reconstituer des réserves hydriques, bien utiles pour affronter un été particulièrement chaud et éviter à la vigne le stress hydrique. La chaleur s’est durablement installée pendant tout l’été, avec pour corollaire des maturités précoces et régulières. Un peu de pluie tombée de façon opportune autour du 15 août a permis d’éviter tout assèchement des baies et de parfaire les équilibres des raisins.
François et Thomas ont démarré les vendanges le 25 août : elles se sont concentrées sur 8 jours. Plusieurs bonnes nouvelles se profilaient : d’abord, les rendements se révélaient enfin satisfaisants, après 3 millésimes en retrait, atteignant voire dépassant souvent 50 hectolitres par hectare pour les blancs. L’état sanitaire était absolument parfait et les équilibres superbes. Avec des taux d’alcool potentiels autour de 13°, des aromatiques expressives et d’excellents niveaux d’acide tartrique, gages de bouches fraîches et énergiques malgré la précocité de ce millésime ensoleillé, les jus étaient plus que prometteurs. Il ne restait plus à François qu’à faire « grandir » cette magnifique matière première, à travers des vinifications douces, sans intrant ni artifice, et des élevages subtils, parfaitement ajustés.
En complément de ce nouveau Bourgogne Hautes-Côtes de Beaune que nous vous proposons aujourd’hui, histoire de clôturer l’année en beauté, François nous a confié quelques-uns des derniers flacons de 2022 (et, plus exceptionnels encore, de 2020) d’une sélection de crus et parcellaires de Meursault.
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Les terroirs d’altitude des Hautes-Côtes sont le nouvel Eldorado des grandes signatures de la Côte de Beaune. L’iconique François Mikulski nous régale avec ce premier millésime sensuel et fringant, à la fraîcheur printanière toute bucolique. On aime sa chair savoureuse, de fruits blancs juteux et d’une stimulante déclinaison d’agrumes. Imparable !
Ce Poruzots brille d’un rare raffinement, entre éclat calcaire immaculé, beauté de prairies fleuries, pureté de l’eau d’un torrent et fraîcheur des névés sur les pentes alpines. Soyeux, fuselé, il déploie un fruit gorgé d’énergie, mêlant pomme Granny, agrumes, pêche de vigne et kiwi. Sophistiqué, droit, tonique et harmonieux :un modèle.
Son équilibre parfait entre fraîcheur et sensualité le place au sommet. Il se déploie par vagues successives : roche immaculée, énergie des fruits frais et des agrumes, grâce des fleurs blanches, douceur de la poire Williams et d’un yaourt à la vanille, éclat du poivre blanc et de l’eucalyptus, gourmandise de la mangue. Superbe.
Autre perle rare que François isole lorsque le millésime permet d’affirmer son identité, ce Meix-Chavaux offre une fascinante variation autour du calcaire : tantôt fumé, tantôt iodé, tantôt dense comme la roche, tantôt frais et aérien comme les embruns ou la poussière de craie, intensément épicé et profond, il ravira les amateurs de Perrières!
Quintessence des Charmes, ce vin sensuel et profond, est réservé à quelques privilégiés. Sa densité phénoménale exigera de la patience mais déjà, sa volupté et son incroyable envergure nous tirent du côté d’un Bâtard-Montrachet. Sa concentration exceptionnelle s’équilibre avec la vibration minérale restituée par ces vignes centenaires.
Un Limozin printanier, frais et énergique, parcouru d’une salinité excitante et d’une trame poivrée qui le rapproche cette année de ses voisins Genevrières ou Poruzots. Les agrumes acidulés et les fruits blancs croquants sont traversés d’un puissant courant épicé, mêlant coriandre, roquette, gingembre ou réglisse. Vibrant.
Ce rare Meix-Chavaux offre un fascinant pas de deux entre fraîcheur et sensualité, ponctué d’une belle vibration calcaire. Tantôt frais et énergique comme la fleur de vigne, les herbes anisées, les agrumes et les embruns, tantôt gourmand et profond comme un coulis de fruits blancs ou jaunes, toujours précis et tendu, il nous régale.
Par sa sensualité gourmande, par l'hédonisme qu’il célèbre à chaque instant, ce magnifique Charmes honore son terroir avec sincérité. Noisette, praline, poire pochée, beurre fondu, pêche blanche, pomme au four, abricot rôti au miel, pain d’épices, mandarine, quatre-quarts, fleur d’oranger, safran, poivre ou baie de genièvre : c’est un festival. Bravo...