Thomas Boccon incarne avec ce mélange d’humilité et d’enthousiasme communicatif la nouvelle génération murisaltienne qui se destine à prendre la relève de quelques illustres aînés qui ont fait du célèbre village de la Côte d’Or un phare incontournable de la grande Bourgogne viticole. La responsabilité est grande : Thomas le sait et s’applique jour après jour, depuis une douzaine d’années maintenant, à relever le défi.
Pour les amateurs avisés des terroirs et des vins de Meursault, ce natif de Dijon n’est évidemment pas un inconnu : il n’est autre que le gendre d’un vigneron emblématique de la Côte de Beaune, François Mikulski. Après avoir fait sa « viti-oeno » à Beaune, suivie d’un passage en Nouvelle-Zélande puis au fameux Domaine des Croix, Thomas a rejoint son beau-père dès 2011. Dans un premier temps, il va principalement s’investir dans le travail des vignes, déjà conscient que c’est bien le respect du terroir et la qualité de la viticulture qui permettent d’accoucher d’un grand vin.
Tout au long de la saison, ce passionné de rugby, joueur dans l’équipe beaunoise et qui sait ce que l’engagement physique signifie, ne ménage pas ses efforts. Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige ou qu’il fasse très chaud, il applique avec minutie les consignes de François. A son contact, il peaufine ses pratiques culturales selon chaque terroir, l’âge des vignes, leur exposition… Bref, il apprend à connaître intimement ces coteaux murisaltiens capables de donner naissance à des blancs exceptionnels de profondeur et d’intensité.
A partir de 2015, Thomas s’investit également à la cave, réalisant les vinifications des cuvées du Domaine à quatre mains avec François Mikulski. Très vite, une belle complicité s’installe entre ces deux-là, et surtout, une vraie convergence de vue. Que l’on pourrait résumer par une volonté farouche de laisser s’exprimer la vérité du fruit et du lieu, sans la parasiter, avec le moins d’interventions possibles. Un soin tout particulier à ne ramasser que des raisins parfaitement mûrs et sains, des pressurages lents et très délicats, des fermentations naturelles, sur levures indigènes, peu de fûts neufs, plutôt de grands contenants (350 litres en majorité) qui marquent moins les jus de leur empreinte, peu de bâtonnage, surtout sur les millésimes plutôt précoces et solaires qui donnent des fruits naturellement riches et concentrés… Et bien sûr, de la précision dans chaque geste et de la patience. Car ici, on sait que le temps de la vigne et du vin est un temps long. On se moque des sirènes de la mode ou de l’emballement spéculatif qui fait parfois tourner les têtes en Bourgogne… On fait son travail, sereinement, consciencieusement, avec sincérité et modestie. Force est de constater que le résultat est là : chaque année, les vins élaborés par Thomas et François rayonnent parmi ce qui se fait de mieux sur la Côte de Beaune. Les amateurs ne s’y trompent pas : leur succès est planétaire.
Alors que François prend progressivement un peu de champ et laisse, chaque année davantage d’autonomie à son gendre, Thomas a démarré en parallèle une toute petite activité sous son propre nom. L’histoire a commencé après son emménagement, avec sa compagne Anna Mikulski, fille de François et Marie-Pierre, dans une maison située rue du Moulin-Landin, à Meursault. Le jeune couple récupère en effet une petite vigne sur cet excellent climat des bas de coteau de Meursault, qui s’ouvre à l’arrière de leur maison. A partir de 2017, Thomas va progressivement s’essayer à la vinification et l’élevage, en quantité ultra-confidentielle, de ce Meursault parcellaire. Il le complète aujourd’hui avec deux autres cuvées, issus de raisins achetés auprès d’une poignée d’amis vignerons, qui pratiquent une culture dans laquelle il se retrouve, respectueuse du vivant et de l’expression la plus pure possible des terroirs : un superbe Bourgogne Côte d’Or, exclusivement issu du finage de Meursault, et un rarissime Premier Cru Poruzots, de très haute volée.
Le millésime 2022 que nous vous proposons aujourd’hui nous montre, s’il en était besoin, le niveau de maîtrise et de précision qu’a atteint Thomas Boccon. Il s’impose tout naturellement aujourd'hui comme un des plus prometteurs vignerons de cette jeune garde murisaltienne et, surtout, comme le digne successeur de François Mikulski.
En 2022, les étoiles se sont alignées pour obtenir de superbes raisins, juteux, équilibrés et expressifs. Le mois de mai fut marqué par un temps ensoleillé et chaud, le thermomètre flirtant avec les 30° dès le 15 mai : des conditions idéales pour une floraison sereine. La pluie est revenue en juin, avec une succession d’averses orageuses qui ont permis de reconstituer des réserves hydriques, bien utiles pour affronter un été particulièrement chaud et éviter à la vigne le stress hydrique. La chaleur s’est durablement installée pendant tout l’été, avec pour corollaire des maturités précoces et régulières. Un peu de pluie tombée de façon opportune autour du 15 août a permis d’éviter tout assèchement des baies et de parfaire les équilibres des raisins.
Au moment des vendanges à Meursault, dans les derniers jours du mois d’août, plusieurs bonnes nouvelles se profilaient : d’abord, les rendements se révélaient enfin satisfaisants, après 3 millésimes en retrait, atteignant voire dépassant parfois 50 hectolitres par hectare pour les blancs. L’état sanitaire était absolument parfait et les équilibres superbes. Avec des taux d’alcool potentiels autour de 13°, des aromatiques expressives et d’excellents niveaux d’acide tartrique, gages de bouches fraîches et énergiques malgré la précocité de ce millésime ensoleillé, les jus étaient plus que prometteurs.
Au final, dans la droite ligne des vins qu’il vinifie chez Mikulski, Thomas Boccon nous livre 3 superbes cuvées, aussi confidentielles qu’indispensables dans votre cave. Avis aux amateurs : moins de 10 barriques sont produites au total… Une étoile est née !
En 2022, Thomas ajoute une nouvelle corde à son arc : il signe ce très confidentiel et excellent 1er Cru Meursault-Poruzots, parfaitement ancré dans son terroir. Il se montre aérien et fuselé, porté par une minéralité poudrée et une dimension florale élégante, délivrant un fruit juteux et tonique. Une réussite exemplaire.
Thomas nous gratifie de ce superbe Meursault parcellaire, issu de l'excellent terroir du Moulin-Landin, qui s'ouvre à l'arrière de sa maison. Il séduit par la justesse de ses équilibres, entre gourmandise de la pêche, de la poire et de la mangue, densité de texture et énergie acidulée, aux accents salins, poivrés et citronnés. Un must.
Thomas Boccon, le gendre de François qui vinifie à quatre mains les vins du Domaine depuis 2015, nous livre ce Bourgogne Côte d’Or floral et élégant. Issu du finage de Meursault, il est gorgé d’un fruit savoureux, entre poire, pêche, fruit de la passion et ananas, et porté par une trame épicée énergique. Intense et charmeur.