Guillerault-Fargette : un exaltant parfum de renouveau

fin de la vente : 25/09/2024

Issu d’une famille de vignerons (son grand-père était déjà vigneron à Reigny), c’est à Crezancy-en-Sancerre que Gilles Guillerault s’est établi dans les années 1990, à la suite de son père Jacques. Ce-dernier s’était lancé dans les années 1960 avec un demi-hectare de vignes seulement, une petite maison et une cave, situées sur le site d’un ancien prieuré.

A force de patience et de travail, et avec l’aide précieuse de son épouse Geneviève, originaire du village voisin de Bué, Jacques avait développé un beau patrimoine viticole, en fermage pour une bonne part, de plus de 8 hectares, sur des terroirs variés de caillottes, de griottes (une déclinaison de sols calcaires plus tendres, aux éclats plus fins et friables) et de terres blanches avec leurs fameuses marnes kimméridgiennes. Cet homme de la vigne vendait ensuite l’essentiel des raisins à la coopérative.

Après des études viti-œnologiques à Beaune, et un passage par le vignoble bordelais, Gilles revient au domaine dans la première moitié des années 1990. Une période pas évidente pour un jeune vigneron qui s’installe, avec la crise mondiale liée à la Guerre du Golfe. Il en faut plus pour le décourager, lui qui est bien décidé à élaborer ses propres cuvées. Il a en outre la chance de bénéficier des conseils de son oncle qui n’est autre que Jean-Marie Balland, un des meilleurs experts de la viticulture sancerroise, consulté par les plus grandes signatures d’ici et d’ailleurs, pour sa connaissance intime de la vigne et de la meilleure façon de révéler l’osmose entre la plante et son environnement. Gilles va donc se concentrer avant toute chose sur la qualité et la précision du travail à la vigne. Dès 1995, il décide ainsi d’enherber l’intégralité du vignoble, pour de meilleurs équilibres des sols, mais aussi d’adapter sa taille.

En 2002, Gilles s’associe avec Sébastien Fargette, son beau-frère, jeune vigneron venu du Beaujolais et formé auprès de deux grands noms de ce vignoble, Marcel Lapierre et Jean Foillard. C’est ainsi que naît le Domaine Guillerault-Fargette. Tous deux partagent le même credo : c’est d’abord à la vigne que se construit le vin. Tout doit donc être mis en œuvre pour comprendre et révéler l’identité profonde de chaque terroir.

Les produits phytosanitaires sont bannis depuis plus de 20 ans, même si ce n’est qu’en 2019 que le domaine entamera finalement sa conversion officielle en Bio, certifiée avec le millésime 2022. Progressivement, Gilles et Sébastien vont également enrichir leur patrimoine viticole qui compte aujourd’hui une petite vingtaine d’hectares dont 11 sont exploités en pleine propriété. A Crezancy-en-Sancerre bien sûr, du côté des hameaux de Reigny et Veaugues, à Bué (sur l’excellent terroir du Chêne Marchand) et à Sancerre.

Fort d’une viticulture de haute précision, Gilles, qui pilote également les vinifications, va progressivement s’engager dans une démarche de discrimination parcellaire des différents terroirs, où l’on retrouve aussi bien des sols très calcaires de caillottes ou de griottes (un peu plus tendres), que des terres blanches, plus ou moins argileuses. Pour ces cuvées parcellaires, il fait varier les contenants, en fonction de la typicité de chaque jus, combinant cuves inox, œufs en béton, foudres et cuves tronconiques. Très vite, il a compris que pour dépasser son profil variétal et transmettre, dans toute sa force et ses nuances, l’identité du lieu qui l’a vu naître, le sauvignon a besoin de temps. Gilles a progressivement allongé les élevages sur lies, sans soutirage, jusqu’à 24 mois aujourd’hui pour ses principales cuvées parcellaires.

Les années 2010 marquent un autre tournant important dans l’histoire du Domaine, avec la rencontre avec Fabien Duperray, l’homme qui se cache derrière Jules Desjourneys et ses vins iconiques, figurant parmi les blancs les plus étincelants du Sud Bourguignon (sans oublier ses fabuleux gamays révélant les meilleurs crus du Beaujolais). Fort d’une longue expérience acquise auprès de certains des meilleurs vignerons de la planète (on pense bien sûr au duo immarcescible qu’il forme avec Arnaud Ente, l’esthète virtuose de Meursault), Fabien va peu à peu insuffler, par son sens du détail et quelques précieux conseils qu’il prodigue à Gilles, un virage stylistique. Ce travail à quatre mains débute dès le mitan des années 2010, où Gilles et Fabien créent ensemble une cuvée réservée à l’export. Très satisfaits du résultat, ils décident de récidiver avec le millésime 2019, en voyant plus grand cette fois. Ce n’est pas un vin, mais quatre (trois blancs et un rouge) qu’ils mettent au point. Et c’est le fruit de cette collaboration que nous avons le plaisir de vous proposer aujourd’hui.

Disons-le tout net, nous avons été totalement bluffés en découvrant, à l'aveugle, les cuvées Epsilon et Iota, voici déjà un peu plus d’un an : ce fut une vraie révélation. Aux antipodes de toute expression variétale, elles nous ont épatés par leur profondeur texturée et l’intensité d’expression des sols, animée d’une vibration interne qui excite les sens et prolonge le plaisir de la dégustation pendant de longues secondes. Des vins complexes et énergiques, des vins au potentiel de garde évident, dignes des plus grands : on ne pouvait s’empêcher de penser à quelques souvenirs mémorables de dégustation de Sancerres signés François Cotat ou Anne Vatan (La Néore). C’est vous dire… En juin dernier, nous avons eu la chance de regoûter cette nouvelle gamme au Domaine, en compagnie de Gilles et sa compagne, Christelle : la magie continuait d’opérer. Ce fut aussi l'occasion de goûter au dernier-né, Alpha-Omega, véritable concentré des différents terroirs du Domaine. Une porte d’entrée idéale pour percevoir l’esprit de renouveau qui souffle sur ce Domaine. Pour le plus grand bonheur des amateurs des expressions identitaires, à la fois raffinées et puissantes, du sauvignon sancerrois.

Si vous ne connaissez pas encore ces vins, faites-nous confiance : vous ne regretterez pas d’avoir en cave ces petits bijoux de finesse, de précision et d’intensité. Une révélation, déjà incontournable.

Ces cuvées sont réservées à une poignée de distributeurs "triés sur le volet". Nous avons la chance d'en faire partie : profitez-en !

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  • Parfaite incarnation de ce renouveau stylistique, Alpha Omega porte bien son nom : synthèse brillante des différents terroirs de caillottes, griottes et terres blanches, le vin nous emballe par son éclat croquant, sa fraîcheur aromatique et l’énergie juteuse de sa bouche. La finale est stupéfiante : tension, allonge, sapidité, tout y est.

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    Ce parcellaire de caillottes est admirable de justesse. Jamais exubérant mais précis et intense, il livre une expression minérale poudrée et empyreumatique, adoucie d’un voile floral et de notes chlorophylliennes rafraîchissantes. L’équilibre entre la maturité gourmande des fruits blancs et la tension acidulée des agrumes est remarquable.

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  • Un joyau confidentiel, issu d’une vieille sélection massale sur des terres blanches et des marnes kimméridgiennes. Dans un style à la fois mûr, juteux et énergique, il révèle un grand terroir qui a su donner au vin sa puissance tellurique, son dynamisme épicé, dignes des plus belles expressions des Monts-Damnés de Chavignol. Bravo.

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