Dhondt-Grellet : champagnes iconiques par un jeune prodige

fin de la vente : 16/09/2024

Lorsque le visiteur arrive dans l’ancienne ferme familiale de Flavigny, au cœur d’une plaine agricole où domine la culture de la betterave sucrière, il n’imagine pas forcément qu’il s’apprête à pénétrer chez l’un des jeunes vignerons les plus emblématiques de sa génération, porteur d’une grande idée d’un Champagne de lieu et de terroir, d’un vin vivant et sensible. Ce trentenaire, c’est Adrien Dhondt, des Champagnes Dhondt-Grellet. Nous ne sommes pourtant qu’à quelques kilomètres des fameux coteaux d’Avize, Cramant, Cuis ou Chouilly, grands terroirs identitaires de la Côte des Blancs.

D’origine belge, la famille Dhondt s’installe dans la région peu après la fin de la première guerre mondiale. Très tôt, le père d’Adrien, Eric, montre un goût évident pour la vigne et la viticulture : il rêve de devenir vigneron comme l’immense majorité de ses camarades de classe. Pour ses 16 ans, son propre père lui offre un cadeau original : son premier pressoir ! En 1986, Eric et son épouse, Edith Grellet, se lancent dans le grand bain et font leurs premières vendanges, à partir de deux petits hectares de vignes qu’ils exploitent alors, sur la Côte de Sézanne côté Dhondt, ainsi qu’entre Cramant et Cuis pour celles qui viennent de la famille Grellet. Résolument indépendants, ils vont patiemment bâtir un joli patrimoine de vieilles vignes (une cinquantaine d’années d’âge moyen) sur un peu plus de 6 hectares : il était encore possible à l’époque d’acquérir quelques parcelles sur la Côte des Blancs ou dans le Sézannais. S’y ajoutent aujourd’hui quelques ares de pinot fin dans la vallée de la Marne, du côté d’Avenay-Val d’Or.

Passé par le lycée viticole d’Avize puis la viti-oeno de Libourne, leur fils, Adrien, revient dès 2012, à 21 ans, au Domaine familial. Rapidement, ses parents vont lui faire confiance pour développer sa propre vision du vin de Champagne. Une vision qu’il va d’abord peaufiner en cultivant et vinifiant lui-même quelques ares et quelques fûts. Son inspiration principale, il va la chercher du côté de la Bourgogne, cette région qu’il adore pour sa capacité à mettre en avant, comme aucune autre, l’identité de chaque terroir à travers une discrimination parcellaire construite au fil de siècles d’expérience et d’observation. Il aime aussi cette concentration texturée, cette profondeur que l’on retrouve dans les plus grands vins bourguignons. Parmi ses influences, il cite ainsi spontanément Coche-Dury, Dancer ou Bizot : voici incontestablement un jeune homme de goût et d’ambition ! En Champagne, c’est surtout du côté du village voisin d’Avize que son attention se porte : dès ses débuts, il est fasciné par le travail du maestro Anselme Selosse, qui a réussi, contre vents et marées, à imposer au monde une vision singulière et parfaitement unique du vin de Champagne. Loin des modes et de l’industrie de la bulle, c’est bien ce chemin qu’Adrien entend trouver, son propre chemin, le chemin de l’expression des terroirs à travers une « viticulture paysanne », comme il aime à qualifier son travail, et des vins « mûrs, texturés, vivants ».

Rapidement, Adrien va donc s’employer à mettre en pratique cette vision identitaire de chaque lieu, choisissant de vinifier séparément la vingtaine de parcelles que compte alors le domaine. Il entame également un travail d’orfèvre dans les vignes, entièrement tourné vers la maîtrise des rendements (avec des tailles courtes et des ébourgeonnages souvent sévères) et, surtout, vers la préservation de la vie des sols. Car c’est bien dans la qualité et la vitalité des échanges entre les racines et le sol que se cache, selon lui, le secret d’un grand vin de lieu et d’équilibre.

Il généralise ainsi le griffage des sols avec l’aide précieuse d’un fidèle cheval ardennais. Il généralise la mise en place de couverts végétaux pendant la période de dormance de la vigne, qui vont permettre d’enrichir le substrat en oligo-éléments, d’en préserver la vie microbiologique, de l'aérer. S’il ne souhaite s’enfermer dans aucun carcan, Adrien conduit sa vigne en respectant les règles biologiques, enrichies de nombreuses pratiques biodynamiques. L’application de tisanes et infusions d’osier, de saule, de prêle ou d’algues est ici devenue une évidence, pour aider la vigne à préserver ses équilibres et résister à un climat toujours plus chaud et sec, en Champagne comme ailleurs. Depuis quelques années, il a également adopté, pour certaines parcelles, la technique du palissage haut et du tressage des rameaux, limitant au maximum le rognage : une façon de favoriser la photosynthèse, de limiter les rendements mais aussi d’obtenir des grappes plus aérées avec des raisins bien plus concentrés, parfaitement mûrs et expressifs.

Un goût du raisin et des équilibres naturels qu’Adrien place au cœur de sa démarche. Ce grand amateur des meilleurs crus bourguignons aime « ses vins clairs » : pour lui, ils doivent déjà raconter le lieu qui les a vu naître, avant même la prise de mousse. Celle-ci ne doit jamais dénaturer le message du fruit et du sol, ni la fraîcheur des jus de ces terroirs de la Côte des Blancs, mais bien se mettre à leur service. Que le raisin soit né de sols à la structure fine et sableuse, comme du côté de Cramant ou de Cuis, ou plus riche en galets de silex, comme dans les vignes de Sézanne. Adrien recherche une bulle extrêmement fine, jamais explosive, qu’un long passage sur lattes va rendre toujours plus subtile. Une bulle de dentelle, qui doit juste apporter « un supplément de sensibilité au toucher de bouche ».

Les raisins de chaque parcelle sont donc isolés et vinifiés séparément : après un pressurage tout en douceur, en délicatesse, les fermentations alcooliques et malolactiques se font naturellement en cuves avant que les jus ne soient entonnés. Ils passent ensuite 8 à 9 mois sur leurs lies, dans des fûts de chêne sélectionnés pour leur finesse de grain. Adrien laisse ensuite parler sa sensibilité dans des assemblages à la précision ciselée. Il s’appuie sur des réserves perpétuelles démarrées par ses parents dès 1986, sur les terroirs de Cramant, Cuis et Sézanne : elle apportent aux cuvées un supplément d'âme et de complexité. Les vins passent ensuite entre 3 et 5 ans sur lattes en moyenne : un temps long où ils vont s’assagir, s’affiner et trouver leur point optimal d’harmonie.

En une dizaine d’années seulement, Adrien Dhondt a fait des pas de géant pour hisser les cuvées Dhondt-Grellet tout au sommet de la hiérarchie des grands champagnes d’auteur et de terroir. Dès 2017, à seulement 26 ans, il se voyait honoré du titre de « Vigneron champenois de l’année ». Avec ceux de son ami Guillaume Selosse, ses vins figurent aujourd’hui parmi les « must-have » que toute la planète Bulles rêve d’avoir en cave. Un seul problème : la production est très limitée et 90% des bouteilles partent à l’export… Avis aux amateurs : ces flacons sont pratiquement introuvables !

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  • Un millésimé parcellaire aussi iconique que confidentiel, issu de vieilles vignes dans le prolongement direct du coteau de Cramant. Texturé et très élégant, il nous régale de suaves parfums d’amande, de brioche, d'ananas, de fruit à noyau compoté, de gelée de pomelo mais aussi de mousseron et de nuances mentholées. Un must absolu.

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  • Issu de vieilles vignes de terres minces et sablonneuses sur le 1er cru de Cuis, ce Blanc de blancs combine avec maestria une allonge saline avec un fruit charmeur, aux accents crémeux relevés d’épices douces. Généreux mais dynamisé par sa trame crayeuse, c’est un grand vin de gastronomie : sortez ris de veau, turbot ou chapon de Bresse !

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  • La pièce-maîtresse de la fabuleuse collection signée Dhondt-Grellet, la plus confidentielle et la plus recherchée, issue d’une vieille vigne plantée en 1951 au cœur du Grand Cru de Cramant. Incroyablement expressif et complexe, en expansion permanente en bouche, c’est un des chefs d’œuvre du millésime, à réserver à une grande gastronomie.

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  • Un millésimé parcellaire aussi iconique que confidentiel, issu de vieilles vignes dans le prolongement direct du coteau de Cramant. Texturé et très élégant, il nous régale de suaves parfums d’amande, de brioche, d'ananas, de fruit à noyau compoté, de gelée de pomelo mais aussi de mousseron et de nuances mentholées. Un must absolu.

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  • Issu de vieilles vignes de terres minces et sablonneuses sur le 1er cru de Cuis, ce Blanc de blancs combine avec maestria une allonge saline avec un fruit charmeur, aux accents crémeux relevés d’épices douces. Généreux mais dynamisé par sa trame crayeuse, c’est un grand vin de gastronomie : sortez ris de veau, turbot ou chapon de Bresse !

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  • Issu de vieilles vignes de terres minces et sablonneuses sur le 1er cru de Cuis, ce Blanc de blancs combine avec maestria une allonge saline avec un fruit charmeur, aux accents crémeux relevés d’épices douces. Généreux mais dynamisé par sa trame crayeuse, c’est un grand vin de gastronomie : sortez ris de veau, turbot ou chapon...

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  • Adrien Dhondt révèle ici l’identité des terroirs des coteaux sézannais, avec leurs sols de galets de silex. Les vieilles vignes orientées au Sud ont donné cet Extra-Brut impressionnant de complexité et d’équilibre, frais, sensuel et vineux. Un grand Champagne de lieu, pour amateur averti, qui rappelle ceux du maestro Selosse.

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