Bien plus qu’un Domaine ou qu’une collection de vin, c’est une rencontre avec l’histoire millénaire de la Bourgogne viticole à laquelle nous vous convions aujourd’hui. Rarement une adresse ne se confond à ce point avec un Grand Cru, une sorte de pendant pour la Côte de Beaune de ce qu’est le Domaine de la Romanée-Conti sur la Côte de Nuits. Cette adresse mythique, c’est le domaine Bonneau du Martray, prince incontesté de la colline de Corton et du Grand Cru Corton-Charlemagne, avec son vignoble historique d’un seul tenant regroupant 11 hectares des Grands Crus Corton-Charlemagne et Corton.
Si le Domaine voit le jour en 1835, l’histoire de la vigne sur la fameuse « montagne de Corton », surmontée de sa coiffe boisée, remonte à l’époque de Charlemagne. On raconte que l’Empereur carolingien avait repéré que les neiges hivernales fondaient plus rapidement sur les pentes de cette colline, majoritairement orientées au Sud et à l’Ouest, que sur les terres avoisinantes. Il imagine alors que la vigne bénéficiera ici d’une exposition lumineuse idéale et ordonne sa plantation. Rapidement, ces terres viticoles sont ensuite offertes aux moines bénédictins de l’Abbaye de Saulieu, à la pointe de la viticulture du Haut Moyen-Age. Ils vont s’employer à bâtir et faire grandir pendant des siècles la réputation des vins de Corton, bien au-delà des frontières du royaume.
Suite à la Révolution, ces biens ecclésiastiques sont confisqués puis vendus, d’abord à François Ray puis à Simon Verry (fondateur de ce qui deviendra la Maison Chanson). C’est en 1835 que le Domaine prend globalement les contours qu’on lui connaît aujourd’hui, lorsque Marie-Eugénie, fille de Simon, épouse Charles Bonneau du Martray, descendant du fondateur des Hospices de Beaune. Elle apporte en dot ce formidable patrimoine viticole, qui s’étend alors bien au-delà de la colline de Corton, jusqu’à Volnay. Les deux générations suivantes, à travers Eugène puis René Bonneau du Martray, vont marquer de leur empreinte l’histoire du Domaine. Conscients de la qualité exceptionnelle de ce vignoble, qui compte comme joyau l’intégralité du climat Le Charlemagne, ils vont s’employer à préserver ce patrimoine unique dans une période troublée, où se succèdent des heures sombres de l’Histoire, marquée par la guerre de 1870, puis la crise du phylloxéra et, bien sûr, les deux guerres mondiales.
Au décès de René Bonneau du Martray, ce fleuron de la Bourgogne viticole va connaître un nouveau tournant. Légué à sa nièce, il entre alors dans le giron de la famille le Bault de la Morinière. Dès la fin des années 1960, Jean, puis son fils Jean-Charles à partir des années 1990, font entrer le Domaine Bonneau du Martray dans une nouvelle ère. Sur le plan commercial, ils s’emploient à faire connaître et reconnaître la qualité exceptionnelle des deux grands crus du Domaine dans le monde entier, développant considérablement les ventes à l’export. A la vigne, ils vont s’appliquer à pérenniser ce formidable patrimoine en faisant évoluer les méthodes culturales pour limiter les phénomènes d’érosion des sols, un problème structurel pour les vignobles de la colline de Corton, et préserver toute la biodiversité de ce vignoble unique, coiffé d’une vaste forêt. Dès la fin des années 1990, c’est tout naturellement que Jean-Charles s’oriente vers des pratiques biologiques. Il expérimente les bienfaits de la bio-dynamie à partir de 2004, jusqu’à la certification de l’ensemble du vignoble en 2013. Parallèlement, dès les années 1960, Jean, son père, installe en cave un système novateur de contrôle des températures afin de mieux maîtriser et d’être plus précis dans la conduite des fermentations. Le niveau d’exigence et de qualité est déjà porté très haut : tout doit être fait pour préserver au plus juste ce que ces fabuleux terroirs ont su transmettre au raisin.
Dernier acte en 2017 : la reprise du Domaine par un homme d’affaires américain passionné de grands vins, Stan Kroenke. Déjà propriétaire du mythique Screaming Eagle, dans la Napa Valley, mais aussi des Domaines Jonata et The Hilt dans la région plus fraîche des Santa Rita Hills, iil va avoir l’intelligence et l’humilité de ne pas tout bousculer mais de consacrer plutôt d’importants moyens à la poursuite fidèle d’une histoire multi-séculaire. Il choisit de faire confiance aux équipes en place pour approfondir patiemment cette quête d’excellence, de perfection, de vérité du goût du fruit et du lieu. Avec l'aide du Directeur, Thibault Jacquet, il s’appuie sur le duo formé par Emmanuel Hautus, brillant vinificateur des vins du Domaine depuis 2011, et Fabien Esthor, fervent bio-dynamiste en charge de la conduite de la vigne depuis 2003.
Au cœur de leur action, ces deux-là placent bien sûr le terroir, un terroir à l’identité unique et la diversité exceptionnelle. Ils savent la chance qu’ils ont d’exploiter, du Sud-Ouest au Nord-Ouest, pas moins de 7 hectares du Grand Cru Corton-Charlemagne (2.5 hectares ont été cédés, à la fin des années 2010, à la DRC), étagés sur toute la hauteur de la colline, et déclinant les nuances de sol, d’altitude et d’exposition comme autant de briques qu’ils vont ensuite assembler pour créer, chaque année, le plus noble des édifices. Un édifice qui se tourne davantage vers la beauté sereine, sobre, imposante et éternelle des grandes abbayes romanes cisterciennes plutôt que le style flamboyant d’une cathédrale gothique. Vous le savez certainement : un grand Corton-Charlemagne n’est jamais dans l’esbrouffe ou les effets de manche. Loin du bruit, c’est un vin de temps long, un vin de calme et de sérénité, un vin d’allonge, de nuance et de vibration. C’est un vin qu’il faut savoir attendre et aller chercher pour qu’il vous livre tous ses secrets, pour qu’il déploie son élégance altière, verticale et racée, et pénètre imperturbablement au plus profond de votre être.
Cette identité unique, il la trouve dans ce terroir aux multiples facettes. Seul Grand Cru de la Côte de Beaune exposé majoritairement à l’Ouest, le Corton-Charlemagne est aussi celui dont les vignes grimpent à l’altitude la plus élevée, jusqu’à 300 mètres, au-dessus des brouillards souvent traînants dans la région. En outre, les courants d’air descendant des combes environnantes lui assurent une ventilation quasi-permanente. Mais la force du Corton-Charlemagne de Bonneau du Martray, c’est surtout de se trouver au parfait point d’équilibre de toutes les nuances possibles de terroirs qu’offrent la fameuse colline. Si l’on s’attarde sur la seule pédologie, des différences significatives apparaissent déjà entre les marnes sableuses des hauts de coteau, gages d’acidité et d’une trame saline caractéristique, les sols calcaires plus limoneux, à mi-coteau, qui apportent structure et texture, pour finir, en bas de pente, avec des colluvions calcaires complexes, qui donnent aux jus puissance et richesse aromatique.
Au final, le vignoble Bonneau du Martray est ainsi discriminé en une douzaine d’îlots : à chacun sa conduite de la vigne, parfaitement adaptée, son calendrier de vendange et sa vinification propre. Jusqu’à l’assemblage final qui n’est bien sûr jamais tout à fait le même d’un millésime à l’autre. Patiemment, l’équipe du Domaine continue de faire évoluer le vignoble, n’hésitant pas à arracher certaines parcelles s’ils considèrent que le matériel végétal n’est pas ou n’est plus au niveau d’exigence de qualité et de précision qu’ils recherchent avec constance et détermination. Le propriétaire a compris qu’ici, il faut savoir laisser le temps au temps si l’on veut que la vigne vous donne le meilleur.
Même soin du détail en cave où rien n’est laissé au hasard : les équipes élaborent ainsi, pour lancer leurs fermentations, leurs propres crèmes de levure à partir d’une sélection de levures indigènes prélevées sur les raisins des différentes parcelles. Elles ont également fait évoluer le choix des contenants d’élevage, privilégiant depuis quelques années de grands fûts, entre 350 et 500 litres, combinés à des œufs ou des dolia en grès. Des élevages d’une grande subtilité, que l’on prolonge ensuite pendant 6 mois, dans des cuves ou des foudres où le vin s’étire, regagne en tension et en énergie. S’en suit un temps de repos et d’affinage supplémentaire pendant au moins un an, en bouteille, dans les caves fraîches du Domaine, au cœur du village de Pernand.
Vous l’aurez compris : ici, le vin est roi, et, avec lui, le terroir. Tous deux impriment leur tempo. Forcément lent, très lent même : le Corton-Charlemagne signé Bonneau du Martray figure parmi les blancs au plus long potentiel de garde, qui se compte en décennies.
C’est aussi dans cet esprit que cette adresse mythique nous a réservé cette offre exceptionnelle qui devrait combler les collectionneurs et les amateurs avisés d’une des plus grandes et nobles expressions du chardonnay Bourguignon. Outre quelques rares flacons d’un millésime 2020 d’anthologie, nous vous proposons une verticale, imaginée par le Domaine, en coffret bois de 3 bouteilles, regroupant les millésimes 2018, 2006 et 1993. Nous vous précisons que pour les deux millésimes les plus anciens, chaque bouteille a été sélectionnée après avoir été goûtée par le Domaine, sous environnement inerte (grâce au système Eternam), avant d’être remise à niveau avec le même millésime puis rebouchée (bouchon neuf). La garantie d’un vin pleinement fidèle à son millésime et ses origines. Un coffret collector que vous ne retrouverez nulle part ailleurs.
C’est mythique, rarissime et c’est sur la Route des Blancs !
Embrassez, en 3 bouteilles, 30 ans d’histoire d’une adresse mythique. Après les avoir regoûtés, le Domaine a choisi 3 millésimes aux profils bien distincts : le généreux et gourmand 2018, un 2006 sensuel et incroyablement énergique et un 1993 d'une rare délicatesse dans sa trame florale et crayeuse. Collector