En 2017, le Guide Hachette des Vins faisait déjà de ce couple de trentenaires ses vignerons de l’année. Aujourd’hui, la Revue du Vin de France voit en eux rien de moins que « le futur du Jura ». Vous l’aurez compris, c’est dans une adresse essentielle et déjà très prisée des amateurs que nous faisons étape aujourd’hui : chez Pauline et Géraud Fromont, au Domaine des Marnes Blanches.
Ces deux-là, de purs Comtois natifs d’Arbois pour elle, et de Besançon pour lui, se sont rencontrés au début des années 2000, sur les bancs de l’école, en BTS viti-oeno à Davayé, dans le Mâconnais. Un choix de passion et de conviction déjà : aucun des deux n'avait a priori d'avenir tout tracé dans le vin. Même si la vigne ne fut jamais très loin de leur environnement, dès leur enfance. Les grands-parents de Géraud en possédaient quelques arpents, avec d’autres cultures, au sein de la ferme familiale. Tandis que les parents de Pauline sont propriétaires de quelques parcelles (mises en fermage) du côté d’Arbois.
Par la suite, chacun décide de pousser plus loin son bagage technique pour devenir œnologue, elle à Dijon et lui à Reims. Au fil de ce parcours et de leurs stages respectifs, ils apprennent bien sûr la rigueur et la précision, mais ils sont également rapidement confrontés à des pratiques qu’ils n’ont certainement pas envie de reproduire. Alors qu’il travaille pour une importante maison de Champagne, Géraud passe l’essentiel de ses journées à intégrer des intrants œnologiques dans les jus pour en modifier le goût et en rectifier les déséquilibres. C’est décidé : son parcours de vigneron prendra le contrepied de ces pratiques qui le perturbent, pour se tourner résolument vers l’accompagnement de la vigne et la vérité du terroir.
En 2008, Géraud s’installe donc à Cesancey après avoir acquis 4 hectares de vignes d’un seul tenant, complantées des 5 grands cépages jurassiens. Sur ce secteur des Quatre Vis, on trouve des sols de marnes blanches (du Lias) qui vont donner leur nom au futur Domaine. Après avoir prodigué ses conseils d’œnologues pour de nombreux domaines du Sud de la France, Pauline rejoint Géraud en 2011 : leur aventure prend une nouvelle dimension. Ils louent puis acquièrent de nouvelles parcelles sur les communes voisines de Sainte-Agnès et de Vincelles. Ici, les marnes blanches laissent la place à des marnes rouges et, surtout, à des argilo-calcaires riches en calcaires à gryphées, ces lointains cousins des huîtres dont les petites coquilles fossilisées jonchent sols et sous-sols.
Aujourd’hui, le vignoble compte près de 15 hectares (intégrant de toutes nouvelles parcelles récupérées sur les excellents terroirs d’Arbois et de l’Etoile, nous promettant de nouvelles cuvées à ne pas rater dans l’avenir…). Le chardonnay s’y taille la part belle, représentant environ la moitié de l’encépagement, contre un quart pour le savagnin et le reste réparti entre les différents cépages rouges.
En 2011 toujours, ils déménagent pour s’installer dans une ancienne ferme, à Sainte-Agnès, qu’ils complètent par un chai fonctionnel : des installations qui vont leur permettre d’affiner encore leur démarche centrée sur des vinifications parcellaires poussées. Les voici donc bien installés au cœur de ce Sud-Revermont rendu célèbre sur la carte des grands blancs de France par leur voisin de vigne, Jean-François Ganevat. Jean-François Ganevat qui va d’ailleurs être une source d’inspiration importante, avec Pascal Clairet à Arbois ou Marcel Richaud à Cairanne : autant de vignerons qui font découvrir à Pauline et Géraud l’univers des vins naturels.
Rapidement, Géraud et Pauline entament la conversion de leurs vignes en Bio (certifié depuis 2013) et s’inspirent également largement des principes bio-dynamiques, même s’ils ne revendiquent aucun label, souhaitant « suivre leur instinct » et conserver un maximum de liberté, loin de toute approche dogmatique. Idem sur l’utilisation du soufre : s’ils sont convaincus que ce-dernier peut perturber l’expression de la vérité du fruit et du sol, ils ne s’interdisent pas d’en ajouter en dose infinitésimale lorsque les acidités volatiles risquent de se développer de façon trop importante, ou au moment de la mise en bouteille, qui constitue souvent pour le vin un « choc oxydatif ». Dans ce Jura viticole féru de vinifications naturelles, au risque de tomber parfois dans le piège de déviances aromatiques qui l’emportent sur l'expression du terroir, Pauline et Géraud n’oublient jamais d’être précis. Le vin doit avoir le goût de son lieu, le goût de la vigne qui l’a vu naître, et certainement pas le goût d’une vinification plus ou moins hasardeuse comme cela arrive malheureusement trop souvent dans certains vins naturels du Jura ou d’ailleurs.
Côté élevage, point de bois neuf et des formats très variés, du foudre à la pièce de 228 litres, du grand fût de 500 litres à l’œuf en béton ou l'amphore : ici, on expérimente et on teste sans cesse, parcelle par parcelle, millésime par millésime, à la recherche de l’équilibre le plus juste.
Vins ouillés ou vins de voile, chardonnay ou savagnin, le résultat est absolument bluffant de précision, d’énergie interne et de vibration. Les vins affirment leur identité avec un naturel confondant et un équilibre toujours irréprochable. Ici, tout semble couler de source, avec une facilité déconcertante : la main de notre duo de vignerons s’efface devant l’évidence du message de la terre et du fruit. Quand on goûte tout particulièrement leurs parcellaires de Chardonnay, on se dit que la Bourgogne voisine n’a qu’à bien se tenir… Quant à leurs vins de voile, ils n’ont rien à envier par leur délicatesse aromatique, leur profondeur et leur tension aux plus grands « fino » d’Andalousie. Nous laisserons au prestigieux Guide Vert de la Revue du Vin de France les derniers mots : « Le naturel et la profondeur de goût des cuvées présentées dans les derniers millésimes ne cessent de nous éblouir ». Qui dit mieux?...
C’est rare, c’est magnifique et c’est sur la Route des Blancs.
Un jus clair et fluide pourrait vous laisser croire que ce trousseau n’est qu’un vin de copain : que nenni ! Parfaitement sapide, ce jus conquérant et acidulé offre de beaux tannins et une structure d’une vinosité éclatante. Il s’étire autour de notes de fraise et de groseille sans jamais perdre en densité. Un trousseau fringant et épicé : excellent.
Pauline et Géraud Fromont ont rapidement installé leurs vins de voile (non ouillés) parmi les plus prisés de la région. Voici pour vous un duo de cuvées aussi rares que recherchées : Chardonnay Empreinte 2018 et Savagnin 2018, deux élixirs conjuguant charme, complexité aromatique et finesse avec un naturel confondant. Un duo gagnant !
Superbe réussite pour ce tout nouveau vin jaune, élevé pendant 7 ans en cave sèche, qui offre aujourd'hui des équilibres impressionnants. Puissant, extraordinairement concentré dans sa structure et dans sa richesse aromatique, mais toujours élégant et tonique, il traversera les décennies avec une énergie inoxydable. Rareté absolue.
Voici un des vins les plus singuliers, expressifs et irrésistibles de la gamme : issue d’une rare sélection massale de savagnin muscaté, il s’exprime dans un registre capiteux et terriblement gourmand, entre rose, fleur d'oranger, litchi, mangue, pomelo et fruits à noyau, sans jamais se départir d’une fabuleuse énergie acidulée en bouche. Un must.
Dernier-né des parcellaires, ce savagnin honore un beau terroir mêlant marnes et éboulis calcaires. Issu de sélections massales de savagnins verts et jaunes, c'est un véritable concentré de gourmandise, entre quatre-quarts, fruits secs et fruits jaunes, animé d'une trame minérale aux accents tourbés. Attention, c'est une rareté en 2021.
Impossible de résister à la ligne à la fois raffiné, sensuelle et sapide de ce Savagnin issu du petit vignoble de Cesancey où l’histoire a commencé, avec ses fameux terroirs de marnes blanches. On aime la profondeur d'un jus tonique où se mêlent fleurs blanches, fruits à noyau, agrumes confits, notes beurrées et éclats de silex. Une réussite majeure.
Les savagnins ouillés sont ici bluffants de précision et de puissance. La cuvée Les Molates joue un prodigieux numéro d’équilibriste entre exubérance et finesse. On est charmé par les arômes de fruits blancs et jaunes infusés aux épices, de mandarine, de miel, de noix et d’herbes mentholées, sur fond de minéralité saline. On y revient sans cesse.
Particulièrement complexe, envoûtant même, ce parcellaire nous plonge dans un paysage préservé de forêt de résineux, de lac de montagne, de mousse et de fougère, avant de nous régaler de fruits blancs confits, de pâte de coing, de miel, de prunelle, d’huile de noix, d’amande et de bergamote. Ces accents tourbés l’ancrent dans son terroir....
Sur ce terroir d’En Quatre Vis, à l’origine de l’aventure des Fromont, l’osmose parfaite entre les vignes d’une cinquantaine d’années et le substrat de marnes blanches donne ce chardonnay d’une rare subtilité. Vif et nourrissant, porté par un souffle frais descendu des pentes jurassiennes, ce jus gourmand nous épate de bout en bout. A vos verres !
Sur ces sols de marnes blanches, le chardonnay révèle un profil tendre et gourmand, et finalement fort complexe. On voyage entre coulis de fruits blancs et abricot mûr, miel délicat, financier aux amandes mais aussi la cardamome, le citron vert, la rhubarbe, la menthe ou le gingembre. Le tout baigné d’un subtil halo calcaire. Splendide réussite.
Immense réussite pour ce vin jaune, élevé pendant 7 ans en cave sèche, qui offre aujourd'hui des équilibres impressionnants. Puissant, extraordinairement concentré dans sa structure et dans sa richesse aromatique, mais toujours élégant et tonique, il traversera les décennies avec une énergie inoxydable. Rare
Ce crémant 100% chardonnay, issu de terroirs argilo-calcaires, enthousiasme par sa pureté et sa précision aromatique. La juste acidité fait scintiller un jus imprégné de fruits frais à peine cueillis. Vous croquez dans la poire, la pomme et la prune Reine-Claude. Entre prairie verdoyante, verger et crayère, il nous transporte. Excellent !
Dernier-né parmi les parcellaires, ce savagnin honore un beau terroir mêlant marnes et éboulis calcaires. Issu de sélections massales de savagnins verts et jaunes, c'est un véritable concentré de gourmandise, entre quatre-quarts, fruits secs et fruits jaunes, animé d'une trame minérale aux accents tourbés.
Impossible de ne pas succomber à la ligne pure et complexe de ce Savagnin issu du petit vignoble de Cesancey où l’histoire a commencé, avec ses fameux terroirs de marnes blanches. On aime la sensualité du jus et le toucher de bouche délicat, la matière rafraîchissante servie par une belle allonge épicée.
Belle réussite avec ce savagnin parcellaire, issu de marnes blanches, à la minéralité étincelante. Un vin aérien et délicat, tout en harmonie florale, en fraîcheur chlorophyllienne, en énergie fruitée et subtilement épicée. Avec sa finale explosive, il vous régalera sur des poissons fumés ou marinés.
Sur ce terroir d'altitude aux sols de calcaires à gryphées, les vieilles sélections massales donnent un vin concentré, vibrant et tendu par une trame minérale scintillante, au grain fin et salivant. Entre pierre frottée, pomme fraîche, agrumes, beurre frais, yogourt au miel, note anisée et poivre fin, il nous régale.
Ce grand chardonnay de terroir calcaire, fin et vertical, ne manque pas pour autant de matière et de volume. Les notes pierreuses et poudrées précèdent un fruit savoureux entre poire Comice pochée, pêche blanche, coulis d’ananas ou d’anone, abricot ou mirabelle, mêlés à un soupçon de miel. Un pur régal.
Ce terroir de marnes blanches donne un chardonnay identitaire, charmeur et harmonieux. Entre sensualité des fruits à noyau et de l'ananas confit, note tourbée, pâtisseries fines au amandes et cortège d'épices exotiques et dynamisantes, c'est un régal. Idéal sur une cuisine à la fois crémeuse et relevée.
Pauline et Géraud Fromont élaborent sur des sols de marnes blanches ce chardonnay subtil et gracile. Un nectar floral et frais, qui vous transporte vers des prairies d’alpage aux fleurs mellifères. Un jus croquant, actif, à la fois chlorophyllien et pierreux, qui gagnera en densité crémeuse après 2 ou 3 ans de cave.