Benoît Moreau : la nouvelle icône de Chassagne-Montrachet

fin de la vente : 08/06/2023

Avec ce splendide millésime 2022, seulement son deuxième sous son propre nom, depuis qu’il a récupéré 4 petits hectares de vignes après le partage familial, Benoît Moreau confirme avec brio son statut déjà iconique parmi les vignerons de Chassagne-Montrachet, et, plus globalement, de la Côte de Beaune. Ses vins profonds, ciselés, animés d’une énergie et d’un souffle qui transcende leurs nobles origines, se placent parmi les plus brillantes réussites de la Côte de Beaune.

Bien sûr, Benoît Moreau, tout nouveau soit-il sur la « scène » des solistes virtuoses de la Côte d’Or, est loin d’être un inconnu. Les amateurs avisés auront certainement déjà reconnu une moitié de la fratrie aux commandes du très respecté Domaine Bernard Moreau, superbe propriété familiale de Chassagne-Montrachet dans laquelle Benoît travaillait depuis la fin des années 1990 au côté de son frère aîné Alexandre. Au fil des années, Benoît s’est forgé ses propres convictions, à la vigne comme au chai, et c’est en 2019 qu’il décide de franchir le rubicon et de voler de ses propres ailes.

Une décision mûrement réfléchie, qui lui laisse le temps de se donner les moyens de ses ambitions en construisant une cuverie moderne et fonctionnelle à la sortie de Chassagne-Montrachet, sur la route de Santenay. Après s’être « fait la main » l’année dernière, en vinifiant quelques cuvées issues de raisins fournis par une poignée d’amis vignerons, Benoît nous présente aujourd’hui pour la première fois le fruit de ses propres vignes. Après un partage familial, il est aujourd’hui à la tête d’environ 4 hectares, comptant une importante proportion de vieilles vignes, situés sur quelques-uns des plus beaux terroirs de Chassagne-Montrachet, comme Grandes Ruchottes, Chenevottes, Cardeuse ou Fairendes.

Des vignes qu’il bichonne depuis longtemps déjà, en appliquant une philosophie guidée par le respect de l’identité vivante du terroir : viticulture biologique, pratiques bio-dynamiques, préservation des équilibres et de la vie des sols, en particulier par une gestion habile des couverts végétaux, adoption de techniques de tailles plus douces et recours au tressage dans certaines parcelles afin d’éviter le traumatisme du rognage… autant de pratiques que Benoît entend bien généraliser aujourd’hui, au sein de son petit domaine conduit avec la même précision qui règne dans un atelier de Haute-Couture.

Côté vinification et élevage, Benoît privilégie une approche tout aussi authentique, cherchant à préserver l’expression et l’énergie pure du fruit, du sol et du lieu : ici, point de correction technique ni d’artifice oenologique mais le culte de la juste maturité et du temps long. Après un foulage léger et un pressurage lent, Benoît fait confiance aux levures indigènes pour ses fermentations. Il bâtonne peu et n’abuse pas du bois neuf. Côté contenant, il panache habilement, selon l’identité de chaque cuvée, des traditionnelles pièces bourguignonnes et des demi-muids plus grands. Un élevage qu’il prolonge 16 à 18 mois pour l’ensemble de ses cuvées, y compris le Bourgogne, d’abord en fûts pendant un an, puis en cuves pendant quelques mois supplémentaires. Ce deuxième hiver d’élevage permet au vin de regagner en tension et de parfaire ses équilibres naturels.

Après une année 2021 qui n’était pas la plus aisée pour réaliser son « premier » millésime dans cette nouvelle aventure, entre dégâts du gel, été très arrosé et rendements en berne, l’année 2022 fut bien plus radieuse. Les vignerons bourguignons ont eu quelques sueurs froides début avril : des températures négatives ont fait craindre le pire. Heureusement, le temps resté sec et venteux ainsi qu’un débourrement un peu plus tardif ont permis d’éviter tout dégât dans les vignes de la Côte de Beaune. Le mois de mai fut ensuite marqué par l’absence d’eau et des températures élevées, les plus chaudes depuis 50 ans. Heureusement, la pluie est revenue en juin, avec une succession d’averses orageuses qui ont permis de reconstituer quelques réserves hydriques, bien utiles pour affronter un été particulièrement chaud. Les pics caniculaires se sont succédé tout au long du mois de juillet. En août, quelques averses ont permis de relâcher un peu la pression sur certaines vignes qui commençaient à souffrir de la sécheresse.

L’organisation des vendanges et le choix des bonnes dates de cueillette constituaient cette année un vrai défi : après le 15 août, les maturités phénoliques progressaient extrêmement vite. Benoît a choisi de démarrer ses vendanges assez tôt, dès le 24 août. En démarrant plutôt par les premiers crus, pour finir avec les vignes de plaine et de bas de coteau. Au final, les degrés d’alcool étaient juste parfaits, autour de 13 à 13.5°, l’état sanitaire des raisins était excellent, tout comme les qualités aromatiques. La vraie surprise, sur ce millésime solaire et précoce, c’était la sensation d’énergie, de rebond acidulé qui animait des jus à la fois charmeurs et toniques. Une magnifique promesse pour de grands blancs à la fois séducteurs, raffinés et intenses.

Lorsque nous avons découvert en octobre dernier cette superbe collection de crus du millésime 2022, nous avons été frappés par l’impression de sérénité, de précision et d’équilibre souverain qui se dégageait de chaque vin. Il y a là tout ce que l’on aime : de la profondeur et du relief, une identité marquée par chaque terroir, des aromatiques expressives, aux contours toujours élégants, et surtout, une énergie interne qui vous transporte, une énergie jamais démonstrative mais franchement réjouissante. Nul doute que nous avons affaire ici à un vigneron accompli, parfaitement sûr de ses choix, qui n’a pas fini de faire parler de lui. Comme l’écrit le critique William Kelley, du célèbre Wine Advocate : « Du jour au lendemain, une nouvelle étoile est apparue au firmament de Chassagne ». Pour notre plus grand bonheur.

C’est exceptionnel, c’est pratiquement introuvable et c’est sur la Route des Blancs !

Précision pour les amateurs : pour les cuvées Chassagne-Montrachet 1ER Cru La Cardeuse et Grandes Ruchottes, Benoît a décidé d’en prolonger l’élevage. Le millésime 2022 ne sera disponible que l’année prochaine.

Copyright 2024 La Route des Blancs - Tous droits réservés