Plus qu’un coup de cœur, la découverte des vins ultra-confidentiels signés Jean-Philippe Agisson fut pour nous une véritable révélation ! De purs bijoux de délicatesse et d’intensité, de pureté lumineuse et d’éclat, d’une classe folle. Son Sancerre et son Pouilly-Fumé, imprégnés de terroir et pleins de vie, racontent une histoire, une sensibilité, et suscitent l’émotion. S’adressant autant au cœur qu’à l’esprit, ils tutoient les sommets et sont clairement en passe de devenir de nouvelles icônes du vignoble sancerrois.
Lorsqu’on pénètre dans son « antre », une modeste grange en pierre nichée au creux d’une petite vallée à la sortie de Sury-en-Vaux, cernée par les vignes de sauvignon, on est tout de suite « aspiré » par ce cadre singulier. On a l’impression de plonger quelques années en arrière lorsque certains dénicheurs de talents découvraient, dans les années 1990, les fameux vins de garage bordelais, du côté de Pomerol ou Saint-Emilion. Ou, plus récemment, quand nous rencontrions quelques « jardiniers » ligériens, à l’image de Richard Leroy ou Stéphane Bernaudeau, devenus depuis de véritables légendes du vin. C’est d’ailleurs tout le mal que l’on souhaite à ce jeune artisan-vigneron encore trentenaire !
Autodidacte de la vigne, le jeune Jean-Philippe découvre le vin au cours de nombreux voyages qui le conduisent en particulier en Nouvelle-Zélande. C’est là qu’il fait ses premières armes à la vigne, avant d’atterrir en 2008 dans une des plus prestigieuses adresses Sancerroises : le Domaine Alphonse Mellot. Pendant près de 10 ans, il gravit tous les échelons, au côté d’Alphonse Senior et d’Alphonse Junior, jusqu’à devenir leur maître de chai. Il apprend à connaître dans le moindre détail la diversité des terroirs sancerrois et les arcanes de la vinification des grands sauvignons qui y naissent. Depuis 5 ans, Jean-Philippe a traversé la Loire pour devenir le chef de cave d’un autre nom mythique de la région, le domaine Didier Dagueneau. Au côté de Louis-Benjamin, il affine encore sa vision du grand vin et atteint un niveau remarquable de précision et de maîtrise dans ses vinifications.
S’il est heureux de mettre, pendant toutes ces années, son talent au service des autres, Jean-Philippe nourrit en parallèle le désir d’exprimer ses convictions et son style en créant ses propres vins. Aussi décide-t-il de se lancer en 2017, avec sa femme Stéphanie, qui vient de récupérer quelques micro-parcelles héritées de sa famille, sur la commune de Sury-en-Vaux. Seulement 30 ares au total ! Aujourd’hui, ils exploitent environ 1 hectare sur des terroirs de terres blanches, avec leurs fameuses marnes kimméridgiennes, complété depuis 2020 d’un demi-hectare situé sur la commune de Tracy-sur-Loire, en appellation Pouilly-Fumé. Un Domaine de poche (un jardin a-t-on presqu’envie d’ajouter) que Stéphanie et Jean-Philippe porteront à 2.5 hectares, à partir du millésime 2023, grâce à deux nouvelles parcelles, à Pouilly et Sancerre.
S’il a pu compter sur le soutien bienveillant de Louis-Benjamin Dagueneau, l’installation de Jean-Philippe n’a pas toujours ressemblé à un long fleuve tranquille : ici, les traditions sont bien ancrées, les vignes doivent rester dans le giron familial et se transmettre de génération en génération. Alors, tout le monde ne voit pas forcément d'un bon oeil l’arrivée d’un nouveau vigneron, natif du Nord de la France, bien loin du Berry. Heureusement, d'autres ont su se réjouir de ce renouveau et de la promesse d’émulation qui en découle...
Stéphanie et Jean-Philippe bichonnent leurs vignes, tôt le matin, tard le soir, dès qu’ils quittent leur emploi respectif. S’il ne court après aucune certification, « ces étiquettes qui enferment » selon lui, Jean-Philippe a naturellement opté pour une viticulture biologique, respectueuse du vivant. Il s’inspire également de certains principes bio-dynamiques. Convaincu qu’à la vigne comme au chai, « tout est question d’équilibre », Jean-Philippe avance pas à pas, loin des dogmes, guidé par l’observation minutieuse de son environnement et un pragmatisme de tous les instants. Il est attaché à quelques principes simples mais essentiels : la préservation de la vie des sols et de leurs équilibres naturels, le soin tout particulier à accorder à la taille, réalisée en deux temps, pour bien préserver les flux de sève et maîtriser les rendements, la recherche de maturités optimales, le respect de la pureté des jus avec des vinifications les plus naturelles qui soient, en limitant l’ajout de soufre au strict minimum. Et enfin, des élevages prolongés, d’abord en fûts, foudres ou demi-muids, puis en cuves, où les vins s’harmonisent et regagnent en tension, et enfin en bouteilles (la mise se fait sans filtration préalable), pendant au moins 6 mois supplémentaires. Jean-Philippe sait prendre son temps. Il aime les vins vivants et habités, ceux qui ont su trouver leur parfait point d’équilibre et leur vérité propre, loin des expressions techniques, stéréotypées ou cadenassées que l’on trouve encore trop souvent à Sancerre.
Le millésime 2021, plus rare que jamais, ne fut pas de tout repos à la vigne, pour des raisons bien distinctes, sur chaque rive de la Loire. Du côté des parcelles de Sury-en-Vaux, qui avaient débourré précocement, au bénéfice d’un hiver particulièrement doux, c’est bien le gel d’avril qui a fait beaucoup de dégâts, amputant la récolte finale de plus des deux tiers. S’il y avait très peu de raisins, ils offraient en revanche un bel état sanitaire à la vendange, autour du 25 septembre, avec des maturités aromatiques abouties et de superbes acidités. Du côté de Pouilly, ce fut une tout autre histoire : les vignes, plus tardives, ont très bien résisté au gel. Malheureusement, la nature ne s’est vraiment pas montrée « bonne fille » cette année-là, puisque la parcelle exploitée par Stéphanie et Jean-Philippe fut frappée par une averse de grêle, le 18 juin. Entre les dégâts immédiats et le mildiou qui a profité de l’occasion pour s’installer dans la vigne, les rendements furent finalement amputés de moitié. Vous l’aurez compris : déjà très difficiles à se procurer, les vins signés Agisson sont cette année de véritables collectors. Avis aux amateurs…
Stéphanie et Jean-Philippe nous livrent deux cuvées de haut vol, en Sancerre comme en Pouilly-Fumé : des vins subtils, lumineux et complexes, habités par le terroir. Des vins à la fois gourmands, raffinés et énergiques, tendus autour d’une trame verticale qui nous pousse vers l’avant et nous emmène loin. C’est magnifique, c’est déjà culte et pratiquement introuvable ! C’est maintenant, sur la Route des Blancs.
Sur ce millésime tardif, aux très faibles rendements, Jean-Philippe réussit un vin à l’équilibre magistral, à la fois aérien, tonique, et incroyablement dense et expressif. La force d’un grand terroir kimméridgien, l’énergie d’un raisin parfaitement mûr et plein de vie et la redoutable précision d’un orfèvre de la vinification...
Sur ce millésime tardif, aux très faibles rendements, Jean-Philippe réussit un vin à l’équilibre magistral, à la fois aérien, tonique, et incroyablement dense et expressif. La force d’un grand terroir kimméridgien, l’énergie d’un raisin parfaitement mûr et plein de vie et la redoutable précision d’un orfèvre de la vinification : tout s’explique !
Des fleurs délicatement capiteuses, des agrumes frais, des fruits blancs croquants et un scintillement de notes minérales évoquant l’éclat de roche donnent une envergure exceptionnelle à ce sauvignon à la fois rond, tonique et soyeux. Parfaitement gourmand et équilibré, il vous embarque dans une formidable danse des sens.
Des fleurs délicatement capiteuses, des agrumes frais, des fruits blancs croquants et un scintillement de notes minérales évoquant l’éclat de roche donnent une envergure exceptionnelle à ce sauvignon à la fois rond, tonique et soyeux. Parfaitement gourmand et équilibré, il vous embarque dans une formidable danse des sens.
Sur ce millésime précoce et solaire, Jean-Philippe réussit un vin d’une fraîcheur incroyable. L'énergie du terroir kimméridgien, la maturité parfaite du fruit, la précision d'orfèvre de la vinification : tout concourt à faire de ce Sancerre un modèle d'équilibre entre élégance florale, minéralité scintillante, rondeur fruitée et vivacité des agrumes
Pour Jean-Philippe, l’équilibre est un mantra, une recherche permanente à la vigne comme au chai. Parfaite illustration avec ce Sancerre 2019 qui marie harmonieusement la concentration et la structure propres au millésime avec une élégance délicate, une incroyable sensation de finesse et une trame saline particulièrement subtile. Un modèle !
Premier millésime pour cette "Belle Endormie" aux traits fins et gracieux rappelant la Vénus au miroir de Velasquez, une ode raffinée à la beauté. Un vin au charme floral raffiné et envoûtant, au fruit pur et expressif, à la fois plein de vie et résolument sensuel. D'une justesse admirable, ce nouveau venu s'impose d'emblée parmi les plus grands !