Fille de Henri Leroy, négociant de grands vins de Bourgogne et co-propiétaire du domaine mythique de la Romanée Conti, Lalou Bize Leroy a été élevée dans l’amour et le respect du vin. Si bien que celle qui rêvait d’une vie à la montagne, au milieu des grands espaces qui la fascinent depuis son enfance, va finalement décider dès 1955 de rejoindre son père et de s’investir pleinement dans le négoce familial. Décision déjà fort iconoclaste et courageuse à l’époque : une jeune femme de 23 ans seulement qui entre dans ce monde très masculin et très traditionnel…
Au cœur de la Côte d’Or, qui n‘est pas encore le diamant de la viticulture mondiale qu’elle est devenue, Madame Bize-Leroy va patiemment apprendre l’âme du vin : en observant, en goûtant, en arpentant les vignes à la recherche des plus beaux terroirs et des meilleurs raisins, elle va progressivement se forger quelques convictions essentielles qui ne la quitteront jamais. Pendant toutes ces années, chez Leroy, mais aussi à la Romanée-Conti où elle se rend quotidiennement et qu’elle co-gère pendant près de 20 ans, Lalou Bize-Leroy va construire son idée du vin parfait, son rêve de vin qu’elle n’aura de cesse de rendre bien réel.
L’année 1988 marque un véritable tournant dans la vie de Lalou Bize-Leroy puisqu’elle décide alors de racheter des vignes en propre (en particulier celles de la famille Noellat) pour donner naissance au Domaine Leroy. Mais aussi au confidentiel et aujourd’hui mythique Domaine d’Auvenay (moins de 4 hectares), basé à Saint-Romain où elle est désormais établie, qui regroupe 2 grands crus de la Côte de Nuits, 3 grands crus et quelques crus parmi les plus réputés de la Côte de Beaune. Hors de toute autre contingence que ses propres convictions, Lalou Bize-Leroy, en femme libre et sans concession, va pouvoir aller au bout de ses idées : des idées et des choix qui font aujourd’hui l’admiration de toute la planète Vin.
Le premier pilier sur lequel s’appuie toute sa démarche, c’est bien sûr la bio-dynamie, qu’elle adopte, non comme une simple technique mais comme une véritable philosophie de vie. Pour Madame Bize-Leroy, tout ce qui nous entoure est vivant et doit être respecté en tant que tel : le sol, la plante, le fruit ne sont pas moins vivants que l’homme qui les travaille…Et de citer Pythagore pour qui « tant que les hommes continueront à détruire sans pitié les êtres vivants des règnes inférieurs, ils ne connaîtront ni la santé, ni la paix (…) ils ne pourront récolter la joie et l’amour ». Toute à la préservation du vivant, elle va naturellement bannir de ses vignes et de son environnement tout ce qui « tue », herbicide, fongicide, et autre pesticide…
En 1993, sa vigne subit les attaques féroces du mildiou. Ses collègues de vigne et quelques observateurs moquent alors « cette illuminée qui ne voit donc pas que sa vigne est en train de crever ! »… Il en faut bien plus pour faire dévier Lalou Bize-Leroy de ses convictions. Elle fait la sourde oreille, ne baisse pas les bras et met au point des tisanes et des décoctions pour soigner sa vigne. Cela fonctionne au-delà de toute espérance ! Chaque semaine, pendant la saison, ses équipes appliquent des tisanes de sarriette, racine d’aunée, bardane, consoude, feuille de gui, romarin, camomille matricaire, bourdaine, etc… La liste est longue des plantes que le domaine utilise pour soigner au quotidien la vigne. Un seul credo : « rendre la vigne heureuse et amener des forces de vie à la plante et au sol».
Tout observateur qui a déjà parcouru le vignoble de la Côte d’Or, reconnaît tout de suite les vignes de Lalou Bize Leroy : un jardin vivant, redonnant à la vigne sa nature de liane, à hauteur d’homme.
Ici, il n’y a ni vendanges vertes, ni rognage qui « amputerait » la plante. Pour Lalou Bize-Leroy, le vigneron doit juste se contenter d’essayer d’apprivoiser la plante, sans jamais chercher à s’imposer : on la garde avec ses vrilles, la liane est, pied par pied, enroulée en tresse et rabattue délicatement, sans entremêlement sur les fils… Les vignes du Domaine d’Auvenay ressemblent plus à un jardin d’Eden qu’à un vignoble répondant aux standards « modernes » de taille et d’entretien. Au final, c’est la plante qui commande, c’est elle qui « fait sa terre, qui va rencontrer le minéral, c’est la vigne qui fait le vin, pas nous », pour reprendre les mots de Mme Bize-Leroy.
De même ici, on arrache et remplace un pied qu’en dernier recours, car chaque parcelle est vue comme un véritable village : « Il y a des vieux, des adultes, des jeunes et des bébés : : ils doivent vivre ensemble, ils se parlent, ils s’aident, c’est un groupe. »
L’autre pilier de l’approche du vin de Madame Bize-Leroy, c’est bien sûr la limitation impérative des rendements. Pour elle, « le vin a un message de vie, et je veux que ce message soit clairement dit et perceptible, qu’il soit dense ». Elle pratique l’ébourgeonnage et laisse au maximum 5 grappes sur chaque pied. Les raisins doivent être concentrés. Tout le travail se fait à la vigne, comme elle a coutume de le rappeler. Les raisins c’est déjà le vin : « quand on goûte le raisin, on doit sentir le vin : tout doit se passer à la vigne ». Au final, c’est un véritable travail de haute-couture qui est réalisé à la vigne, jusqu’aux vendanges menées par une véritable « armée » de plusieurs dizaines de coupeurs et tout autant de personnes au tri des raisins, des équipes ultra-qualifiées et très fidèles, qui reviennent chaque année, dans ce véritable temple du vin d’exception, vénéré aujourd’hui sur toute la planète. Rien n’est laissé au hasard pour que le rare raisin ainsi sélectionné (jamais plus de 15 hectolitres par hectare quand les autres vignerons, même les plus réputés, sont à 40 hectolitres…) donne son meilleur : transport jusqu’au chai en camionnette réfrigéré à 5°, élevage dans une cave au sol recouvert de laine de mouton pour assurer une isolation idéale et surtout, cette extraordinaire faculté de laisser le temps au temps. Car Madame Bize-Leroy sait mieux que quiconque que le temps de la vigne et du vin est un temps long… Ce ne sont pas moins d’une soixantaine de millésimes qui reposent tranquillement dans les caves des Domaines Leroy et Auvenay, jusqu’à ce qu’ils atteignent cette plénitude que Lalou Bize-Leroy recherche et partage avec quelques rares heureux élus allocataires.
Au final, le Domaine d’Auvenay produit environ 8000 bouteilles par an, seule une petite partie étant commercialisée. Des bouteilles mythiques, comme celles de Petrus ou de la DRC, que le monde entier s’arrache.
Nous avons eu la chance à quelques reprises de pouvoir déguster les vins du domaine : des vins reconnaissables entre tous par la densité et l’énergie phénoménale qui s’en dégagent, des vins qui vous laissent un souvenir indélébile, des vins qui constituent une expérience de dégustation absolument unique.
Vins proposés par le Domaine en 2017 : Bourgogne Aligoté Sous le Châtelet 2012 - Puligny Montrachet "Les Enseignères" 2013 - Meursault 1er Cru Les Gouttes d'Or 2006 - Grand Cru Chevalier Montrachet 2006
Vins proposés par le Domaine en 2018 : Bourgogne Aligoté Sous le Châtelet 2014, Auxey-Duresses 2007, Meursault Les Narvaux 2011, Meursault 1er Cru Les Gouttes d'Or 2011, Puligny-Montrachet En la Richarde 2009, Grand Cru Bonnes Mares 2011.
Vins proposés par le Domaine en 2019 : Bourgogne Aligoté Sous le Châtelet 2015, Auxey Duresses La Macabrée 2009, Meursault Les Narvaux 2013, Puligny Montrachet les Enseignères 2015, Puligny Montrachet 1er Cru Les Folatières 2014, Grand Cru Bâtard Montrachet 2014, Grand Cru Bonnes Mares 2014
Vins proposés par le Domaine en 2020 : Bourgogne Aligoté Sous le Châtelet 2014, Auxey Duresses Les Clous 2007, Meursault Les Narvaux 2009, Puligny Montrachet les Enseignères 2014, Puligny-Montrachet En la Richarde 2007, Grand Cru Bâtard Montrachet 2013, Grand Cru Chevalier Montrachet 2007
Vins proposés par le Domaine en 2021 : Bourgogne Aligoté Sous le Châtelet 2014, Auxey Duresses Les Clous 2009, Auxey Duresses La Macabrée 2005, Meursault Les Narvaux 2007, Puligny Montrachet 1er Cru Les Folatières 2011, Grand Cru Bâtard Montrachet 2015